Les mesures prises ces dernières années, visant la modernisation du secteur de la justice, ont imprimé à celui-ci une dynamique de progrès notable. Des changements majeur sont induits par la mise en application des nouvelles directives dictées par les recommandations de la commission nationale de la réforme de la justice. » La procureur général près la cour de Boumerdès et le président de celle-ci, s'exprimant ainsi lors d'une rencontre avec la presse, avancent l'énorme quantité de travail abattu l'année écoulée, l'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication ainsi que la formation des personnels et la dotation du secteur en nouvelles infrastructures pour plaider leur cause : la modernisation de la justice. « Tout le monde sent la nette amélioration qu'enregistre le secteur de la justice et les résultats positifs du processus de réforme engagé » ces dernières années. Les affaires sont maintenant traitée plus rapidement, n'excédant pas les 6 mois à partir de la date de leur enregistrement. « Les jugements et autres décisions de justice sont remis aux intéressés dans un délai d'un mois », affirme le président de la cour, M. Lamraoui. Et le procureur général, Medjrab El Douadi, étaye ces déclarations par des chiffres : « 77% des affaires civiles de l'année 2005 ont été traitées (11 535 sur 14 983). Dans le pénal, le taux a atteint 91% (34 589 sur 37 899). Et la plus ancienne affaire, dans les deux chapitres, date du 2e semestre de l'année passée. » Il précisera aussi que sur les 85 affaires inscrites au rôle de la dernière session criminelle, 68 ont été traitées englobant 275 accusés, dont les peines sont de deux mois de prison à la peine capitale, précisant qu'il ne s'agit pas de cas de terrorisme. Le procureur général révélera que 6 accusés ont été condamnés à mort. Les autres peines les plus lourdes sont la prison à perpétuité (3 cas) et 20 ans d'emprisonnement (7 cas). M. Lamraoui a déclaré que l'exécution des décisions de justice à Boumerdès connaît elle aussi une nette amélioration. « Durant le 4e trimestre de l'année 2005, 595 décisions relatives à des affaires civiles ont été exécutées et 358 autres sont en cours d'exécution », a-t-il dit. Les deux responsables du secteur de la justice à Boumerdès ont fait état de l'avancement de l'opération de réalisation de réseaux d'interconnexion. Aussi diront-ils que ceux de la cour de Boumerdès et de l'établissement pénitentiaire de Bordj Ménaïel sont parachevés. « Restent ceux des tribunaux dont la matérialisation va se concrétiser dans les plus brefs délais. L'intranet et l'Internet étant désormais un outil de travail. » En matière de formation des personnels - un volet aussi important que la modernisation du secteur de la justice -, « le programme arrêté en 2001 et qui vise à faire bénéficier l'ensemble des personnels », les conférenciers avancent que 25 magistrats ont bénéficié de stages de recyclage, 52 de formation en informatique et 30 de formation en langue anglaise. Et 178 travailleurs du secteur (soit 74% du personnel concerné) ont été formés en informatique. A cela s'ajoutent les 65 greffiers qui ont bénéficié de stages de recyclage.Et « afin d'alléger le travail et d'améliorer les conditions, beaucoup de projets sont inscrits au bénéfice du secteur pour l'année en cours ». On parle notamment d'un tribunal à Bordj Ménaïel de 2 salles d'audiences, 55 bureaux et 5 logements dont la date prévisionnelle de la réception est prévue pour la fin du 1er semestre de cette année. Il y a aussi la nouvelle cour de Boumerdès qui sera composée de 5 salles d'audiences, 115 bureaux et 4 résidences. Le site a déjà été choisi (sur le boulevard administratif) et le démarrage des travaux est prévu pour la fin de juin prochain. Cette année verra aussi la construction d'un centre de rééducation d'une capacité d'accueil de 300 places aux Issers, d'un établissement pénitentiaire à Khemis El Khechna (2000 détenus) et d'un centre des mineurs à Tidjelabine, dont les travaux ont atteint près de 50% d'avancement. Il y aura également la réalisation d'un tribunal à Rouiba, l'actuel étant « trop exigu » et l'extension de celui de Boumerdès. « Le souci de répondre le plus favorablement possible aux nouvelles exigences voudrait que, désormais, dans le secteur de la justice, tout sera conforme aux normes », ont dit MM. Lamraoui et Medjrab. Et « pour mieux rapprocher la justice du citoyen, nous avons fixé une journée de réception au niveau de la cour et des tribunaux pour que nous puissions être à l'écoute de tout le monde », insisteront-ils.