La promesse du gouvernement consistant à affecter un programme de 8.000 logements au profit de la wilaya de Boumerdès en vue d'éradiquer les chalets, n'est pas près de se concrétiser. Ce programme, attendu avec impatience par les 14.000 familles habitant encore dans l'enfer des chalets, ne sera pas réalisé de sitôt. Cela fait plus d'un an que l'inscription de 12.000 unités de type RHP (résorption de l'habitat précaire) pour la wilaya a été annoncée, mais officiellement il n'y a que 4.000 qui ont été notifiées par le ministère de l'Habitat. Les autorités locales ont tout fait pour lancer les travaux de réalisation de ces logements dans les délais, avant d'entamer le démantèlement des chalets, qui ne cessent de pulluler à travers les localités de la région, mais sans résultat. La répartition du programme et le choix de terrains devant l'abriter ont été effectués en décembre dernier, affirme un responsable de l'OPGI, qui prévoit que 1.370 unités seront construites à Zemmouri, 1.200 à Corso, 1.150 à Seghirat (Thénia), 600 à Tidjellabine, 380 aux Issers, 300 à Boudouaou El Bahri et 200 à Ouled Moussa. Les communes de Ammal et de Naciria ont eu droit à 100 logements chacune, alors que celle d'Ouled Aissa en a bénéficié de 60. La même source indique que Timezrite et Afir n'ont pas eu leur part, car elles ne comptent aucun chalet sur leur territoire. Maintenant que les terrains devant accueillir ces programmes sont désignés, on se demande ce qu'attend le gouvernement pour donner le feu vert aux services concernés afin de lancer les études et les avis d'appel d'offres, afin de permettre ainsi aux milliers de familles, à ce jour dans les chalets, d'habiter un appartement décent. Le gros du programme sera, selon nos sources, confié en gré-à-gré à des entreprises étrangères, comme c'est le cas pour le quota des 4.000 logements répartis en juin dernier sur les communes de Bordj Menaïel (1500), de Boumerdès (100), de Boudouaou (1.000) et de Dellys (500). Néanmoins, les travaux de réalisation ne sont toujours pas entamés, et ce, malgré les actions de protestation enregistrées ça et là par les occupants des chalets. Ces derniers commencent à douter réellement de la sincérité des hauts responsables dont les engagements de mettre un terme à leur calvaire tardent à ce jour de se traduire dans les faits. Il faut rappeler dans ce sens que la quasi-totalité des chalets sont dans un état déplorable, sachant que leur durée de vie est déjà dépassée, comme l'a affirmé en avril 2011 un propriétaire d'un bureau d'étude qui a réalisé une enquête sur leur viabilité. Aujourd'hui, les 69 chalets abritant «provisoirement» autant de familles sont devenus de véritables lieux de cache misère. Les terrains sur lesquels ils ont été implantés étaient destinés à l'origine pour recevoir des équipements publics et des projets d'investissement dans le domaine du tourisme. Mais l'imprévoyance des uns et la mauvaise gestion des autres ont tout bloqué.