«Le changement du lieu de déroulement du salon n'a pas pour autant eu d'impact sur l'affluence qui reste timide. Même le week-end, les stands n'ont pas accueilli grand monde. Le déficit en communication en est la cause. Sans une campagne publicitaire digne de ce nom, le salon du livre risque de fermer ses portes car un tel problème donne à réfléchir à bon nombre d'éditeurs qui n'y participent pas pour perdre de l'argent. Hormis de petites affiches collées ici et là, rien n'indique que Sétif accueille un salon du livre. Sous d'autres cieux où le livre est un véritable compagnon pour une grande partie de la société, un salon du livre est une manifestation culturelle de premier plan, car elle est le lieu de rencontre du citoyen lambda, des écrivains et des hommes politiques, alors que chez nous, un tel rendez-vous est relégué au dernier plan. Paradoxalement, de grandes banderoles d'une foire commerciale sont placardées dans de nombreux axes routiers», diront, non sans une grande déception, de nombreux exposants. Pointé du doigt lors de la précédente édition, le manque de climatisation est l'autre couac de la rencontre. «L'absence de climatisation transforme le chapiteau en une grande fournaise à certaines heures de la journée. Malgré nos diverses réclamations, le problème qui pénalise aussi bien le visiteur que l'exposant, demeure posé», tonnent nos interlocuteurs, qui n'ont pas tort car nous avons fait les frais d'un véritable sauna. Le directeur de la culture Dris Boudiba, qui co-organise l'évènement avec l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG), est d'un autre avis : «La question de la climatisation est un problème technique. Quant à la médiatisation de l'évènement, j'estime que nous avons fait le nécessaire. Pour preuve, 1000 affiches et 20 banderoles ont été installées dans divers points de l'agglomération. En plus des 8 spots publicitaires qui sont quotidiennement diffusés par la radio locale.» Du côté du public, l'insatisfaction est perceptible. Pour certains habitués, la manifestation fait carrément du surplace. Dépités, ils commentent : «Nous sommes déçus car les exposants qui reviennent, une nouvelle fois, avec des ouvrages anciens. Hormis une poignée de maisons d'édition, le reste fait non seulement dans le réchauffé mais s'évertue à ne préposer que le livre religieux, les recettes de cuisine et quelques publications pour enfants. Franchement c'est du n'importe quoi ! Le temps qui consistait à organiser pour organiser est révolu ! Le lecteur qui est avant tout un client, n'est plus dupe. On s'explique par ailleurs mal la manière de faire des organisateurs qui n'ont pas jugé utile d'organiser à l'occasion, des cafés littéraires. La question des prix reste également posée, sachant que bon nombre d'ouvrages en diverses spécialistes demeurent hors de la portée des bourses moyennes.»