Le tourisme national a du mal à rivaliser avec les destinations étrangères qui déploient de véritables stratégies de conquête du marché algérien. La 15e édition du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) a planté son décor à la Safex (Alger) avec un slogan qui se veut accrocheur : «L'Algérie : un territoire, des destinations». En réalité, ce sont les destinations étrangères qui raflent, sans surprise, la mise. La Tunisie, par exemple, en fait un rendez-vous incontournable pour vanter le charme de ses contrées. Certes, ce pays n'est plus «terre de sérénité», mais met en avant un autre slogan : «Libre de tout vivre». La Turquie est aussi une destination en vogue. Le renforcement des vols de la Turkish Airlines – 3 de et vers Alger, ouverture de lignes à Oran et Constantine – va donner des ailes à cette destination déjà très prisée. Istanbul propose ses vestiges culturels et monuments religieux et Antalya sa côte baignée par des eaux azur. Les Algériens aiment voyager et vivre d'autres expériences sous d'autres cieux. Selon les statistiques officielles de 2013, quelque 2 135 523 sorties d'Algériens ont été enregistrées, soit une hausse de 11,77% par rapport à l'année précédente. Concernant les entrées des touristes à fin 2013, les autorités avancent le chiffre de 2 732 731, soit une hausse de 3,75%, dont 964 153 étrangers et 1 768 578 Algériens résidant à l'étranger. La présence d'établissements de gestion touristique, sous la tutelle de Gestour, est justifiée bien plus pour montrer l'état d'avancement des projets de modernisation que pour proposer des formules de vacances. L'ONAT, qui a certes connu une mauvaise conjoncture, ressort la tête de l'eau. Sans tomber dans l'autosatisfaction, les efforts de redressement de l'entreprise ont abouti à des résultats, même si «le chemin reste encore long», reconnaît Mohamed-Cherif Selatnia, son directeur général. Si le secteur enregistre 1063 agences et 136 succursales, la plupart (90%) activent dans le tourisme émetteur, ce qui va à contresens des objectifs du gouvernement qui axe sa stratégie sur le réceptif. Un certain relâchement dans l'application des directives a été constaté dans ce domaine.