Les propriétaires des terres agricoles sur les berges de Oued Sébaou tirent la sonnette d'alarme. L'extraction anarchique du sable de l'oued Sébaou au lieudit Chaoufa (20 km à l'est de Tizi Ouzou) engendre des dégâts importants aux terres agricoles situées sur la rive de cette partie de l'oued. Les propriétaires et les cultivateurs de dizaines d'hectares de parcelles terriennes destinées à l'activité agricole tirent la sonnette d'alarme sur les dommages causés par une forte érosion de leurs terres due au pillage massif du sable. Le constat sur les lieux est effarant. Sur environ 500 mètres de longueur, le sol s'affaisse au niveau de plusieurs endroits. Des murs en gabions construits pour protéger les terres de l'éboulement se sont effondrés à cause de l'extraction effrénée du sable. Et pour cause, les exploitants des agrégats utilisent des pelles mécaniques pour extraire le sable à plusieurs mètres de profondeur en creusant d'énormes excavations dans le lit de l'oued. Il va sans dire que le processus menaçant la disparition des surfaces de terres cultivables est en marche. Même la nappe phréatique n'a pas échappé à la catastrophe. Les eaux qu'elle renferme sont menacées par la pollution alors qu'elle constitue la ressource hydrique puisée depuis les forages. Sur les lieux où se déroule cette agression de l'environnement, au vu et au su de tout le monde, l'on aperçoit des monticules de sable sur le lit du Sébaou. Des camions et des tracteurs y font la navette pour le transport des tonnes de sable. 4 à 5 hectares de terres agricoles sont menacés par des éboulements qui prennent des proportions alarmantes. Des masses de terre dévalent à l'intérieur du lit de l'oued et des plants d'arbres et autres cultures de graminées y sont emportés. Les propriétaires des terrains agricoles sont plus que jamais inquiétés par cet état de fait. De leur côté, les agriculteurs qui y cultivent les céréales, le fourrage pour bétail et qui y pratiquent le pâturage bovin dénoncent le silence des autorités face ce massacre à ciel ouvert. «Les personnes qui volent le sable de l'oued ne sont pas inquiétés. Ils ont commencé leur activité illégale depuis le mois de septembre de l'année passée. Les autorités sont au courant mais elles n'interviennent pas pour arrêter le massacre. Cela se passe pourtant à quelques mètres de la RN 12», clame un propriétaire d'un terrain agricole. «Pour accéder dans l'oued, des chauffeurs de camions chargés de sable traversent ma propriété. Personne n'a le droit de toucher à un bien d'autrui. L'Etat garantit le droit à la propriété privée, or les autorités ne font rien pour protéger nos terres», ajoute-t-il. «Nous avons maintes fois saisi la direction de l'hydraulique et la gendarmerie nationale, mais rien n'a été fait pour arrêter le pillage», dira un autre propriétaire. Lors de la session APW de Tizi Ouzou tenue en avril dernier, le directeur des ressources en eau avait affirmé qu': «il n y a aucune autorisation pour l'extraction du sable de l'oued Sébaou». Nous nous sommes rapprochés hier de cette administration, mais le directeur était indisponible.