La Ligue de football professionnel (LFP) a demandé aux clubs des Ligues 1 et 2 de lui «remettre les comptes sociaux de l'exercice 2013 ainsi que les états financiers, le rapport du commissaire aux comptes, le procès-verbal du conseil d'administration ayant arrêté les comptes de l'exercice 2013, le procès-verbal de l'assemblée ordinaire ayant examiné et statué sur les comptes de l'exercice 2013… tout club n'ayant pas tenu son AGO de transmettre la décision de report de la tenue de l'AGO délivrée par le tribunal territorialement compétent», sans indiquer à quelle fin cette exigence est formulée. Quel sort sera réservé aux clubs qui ne se plieront pas à cette demande ? La LFP ne le précise pas. Cette mission (contrôle ou vérification des comptes et bilans) relève, normalement, des prérogatives d'un organe ou d'une direction chargé du contrôle et de la gestion des clubs professionnels. Il y a quelques mois, il était question de la mise en place de cet organe qui malheureusement n'a pas vu le jour. Le rôle de la LFP est de vérifier si les clubs engagés en championnat ont les moyens de «préserver et protéger l'intégrité de la compétition» comme le stipule le règlement. Les exemples du CR Témouchent, l'an dernier, et l'ES Mostaganem, cette saison, qui ont porté atteinte à l'intégrité de la compétition à travers la multiplication de forfaits (CRT) et un cycle de défaites ininterrompu depuis les premières journées (ESM) n'a pas fait réagir la Ligue devant cette regrettable situation. Il est temps, pour la crédibilité de cette structure et de sa compétition, de mettre sur pied l'organe de contrôle qui décrétera qui peut, ou pas, s'aligner au départ de la compétition. Avant l'ouverture de la saison, la Ligue doit avoir la garantie que le club pro dispose des moyens financiers qui lui permettront de protéger l'intégrité de la compétition. Dans les pays où le football professionnel a droit de cité, nul club ne peut participer à une compétition officielle s'il n'offre pas toutes les garanties financières consignées dans le cahier des charges. En Algérie, c'est loin d'être le cas. Des clubs des Ligues 1 et 2 sont dans une situation de faillite depuis 2011, mais continuent de s'aligner au départ de chaque nouvel exercice. Le règlement doit primer et prévaloir sur toutes les considérations subjectives qui rythment certaines décisions qui n'obéissent pas toujours aux textes et règlements. Il y a quelques mois, la Fédération et la Ligue avaient décrété le plafonnement des salaires des joueurs professionnels pour juguler les difficultés financières des clubs, oubliant au passage que ces derniers sont érigés en sociétés sportives par actions (SSPA) et donc régies par le registre du commerce. De quel droit la FAF ou la LFP peuvent-elles interdire à une SSPA de donner de gros salaires à leurs joueurs du moment que ces derniers cotisent et leurs salaires sont imposables ? Le débat reste ouvert.