La faiblesse du tennis africain est criarde lorsqu'on consulte le tableau des qualifications du tournoi de Roland-Garros (20-24 mai). La seconde levée du grand chelem 2014 (tableau final 25 mai-8 juin) est d'une aveuglante clarté. Les qualifications sont, en effet, un indicateur infaillible de la faiblesse de la formation dans ce sport implacable qui ne laisse aucune «part de marché» à ceux qui ne comptent que sur les générations spontanées de champions pour apparaître en pleine lumière. Tous les joueurs et les joueuses qui ont l'ambition de faire carrière dans ce sport valorisant, dans tous les sens du terme, passent d'abord, et surtout, par les qualifications. A Roland-Garros, le plus beau tournoi du monde sur terre battue, nos Africains ne pas légion. Ils ne «font» même pas les cinq doigts d'une main. C'est pénible à dire mais c'est la réalité. Certes, Roland-Garros, c'est le haut niveau mondial. Dans les tournois de moindre envergure, on peut trouver des tennismen et tenniswomen de notre continent. Mais comme on ne s'engage pas dans une aventure aussi palpitante qu'une carrière sportive, pour jouer seulement les faire-valoir, on se base donc sur ce majeur qu'est le «French Open» pour faire nos comptes africains. Trois pays sont représentés : Afrique du Sud (Chanel Simmonds, classée 237e mondiale), Egypte (Mohamed Safwat, 210) et Tunisie (Malek Jaziri, 116, et Ons Jabeur, 164). Résultat des courses : trois éliminés dès le premier tour, un seul encore en lice au second, Jaziri. Ce dernier a fait sensation, il y a deux ans, en accédant au tableau final où il a été battu au second tour. Ons Jabeur, fierté du tennis tunisien, qui a peut-être trouvé celle qui prendra la suite de Selima Sfar (75e mondiale en 2001), a remporté le tableau junior de Roland-Garros en 2011. L'année d'avant, elle était finaliste. Pour cette joueuse de talent, c'est le passage des juniors aux seniors qu'il lui faut gérer. Ce qui n'est pas toujours évident. Bref, deux joueurs et deux joueuses dans les «qualifs» de Roland-Garros, c'est peu, très peu, pour un continent aussi vaste que le nôtre.