La participation du Tunisien, Malek Jaziri (28 ans), à la 82e édition de Roland Garros est à saluer comme il se doit. Il n'est pas donné au premier venu de mettre les pieds sur un court à Roland Garros, encore moins sur le fameux central Philippe-Chatrier, celui des podiums des finalistes messieurs et dames. Jaziri n'a pas fait seulement de la figuration dans la seconde levée du grand chelem. En effet, ce joueur, qui avait sa place dans le tableau final sans avoir à passer par une wild-card (invitation), est classé 94e mondial. Enfant, Malek rêvait de jouer un jour à Roland Garros. Il a non seulement atteint cet objectif, mais fait mieux encore, en passant au second tour. Opposé à la tête de série n°20 du tableau, l'Espagnol, Marcel Granollers, 23e mondial, le Tunisien a failli réaliser une splendide performance lorsqu'il s'est retrouvé, dans la 5e manche, à 5-4 au service et 3 balles de match qu'il ne put, malheureusement pour lui et ses supporters d'un jour, négocier favorablement. En une dizaine d'années La performance de Malek Jaziri a réveillé en nous des souvenirs vieux de plus de 20 ans. A l'époque, la Fédération algérienne de tennis (FAT) avait été contactée par son homologue tunisienne qui souhaitait que nos meilleurs… non-classés soient autorisés à faire des tournois en Tunisie pour y affronter les meilleurs joueurs locaux. Le tennis tunisien était alors bien loin du niveau qui est le sien actuellement : le meilleur au Maghreb. Comment y est-on parvenus au pays du jasmin ? En prenant pour exemple les résultats d'un certain Lamine Ouahab qui venait de brillamment conquérir, à Tunis même, le titre de champion d'Afrique des juniors en 2002. Conquis par les qualités de Lamine, les dirigeants tunisiens prirent la décision de s'aligner sur la méthode algérienne : envoyer des joueurs et des joueuses en formation à l'étranger. En une dizaine d'années, les Tunisiens se sont retrouvés à la tête du tennis maghrébin grâce, entre autres, à Malek Jaziri, Haythem Abid, Ons Jabeur, vainqueur de Roland Garros juniors l'an dernier, etc. En une dizaine d'années qu'a-t-on fait chez nous ? Les dirigeants qui se sont succédé à la tête de la FAT, pas tous heureusement, ont passé leur temps à s'entre-déchirer. Aujourd'hui, le Tunisien Malek Jaziri est 94e mondial, en attendant mieux le 11 juin (date de publication du classement ATP), grâce aux 45 points gagnés à Roland Garros. L'Algérien Lamine Ouahab est 513e. Il était 114e le 21 septembre 2009. On a tout compris…