L'option tant redoutée de liquidation de la société de céramique de Oued Athmenia (SCOA), qui dépend du groupe ECE/Est implanté à la zone industrielle Palma de Constantine, se profile de plus en plus. Selon le PDG de l'ECE, Kamel Arioua, la dissolution de cette unité de production qui fabrique la dalle de sol est irréversible au vu de la grave récession économique qui la caractérise et, qu'en tout état de cause, cette démarche obéit au processus incontournable de privatisation arrêté par les pouvoirs publics. Le collectif des travailleurs s'insurge, par la voix du secrétaire de la section syndicale UGTA, Abdelmadjid Dous, « contre les tentatives des pouvoirs publics d'opérer des coupes sombres dans les rangs des travailleurs en négociant au rabais leur départ ». Preuve en est que la mise en route d'un plan de redressement de l'usine sous forme d'un protocole d'accord signé au début du mois d'août 2004 entre le syndicat sortant et l'employeur, conditionnant la reprise de l'activité et l'assainissement financier de l'unité à la mise au chômage technique de 45 ouvriers, à défaut de se décliner comme la panacée aux problèmes multiformes de l'unité, s'est avéré un simple coup d'épée dans l'eau. Depuis lors, la situation socioprofessionnelle des 98 travailleurs restants ne fait que s'aggraver, avec à la clé, 7 mois d'arriérés des salaires non perçus, une usine en totale cessation d'activités (en vérité, depuis l'année 2003) et un volume de dettes qui dépasse les 51 millions de dinars. L'on croit savoir qu'en vue de la privatisation inéluctable de la SCOA de Oued Athmenia, les négociations brandies par la fédération des matériaux de construction, bois et charpentes, au-devant de la société de gestion des participations (SGP), axées sur le paiement d'une prime de départ volontaire de 1 million de dinars par agent, le versement d'une indemnité de 2 mois de salaires par année accomplie et un préavis de licenciement de 3 à 6 mois, auraient atterri dans une impasse, au motif « que la barre a été placée très haut et que l'Etat ne peut pas aller au-delà de certaines limites », selon le PDG de l'ECE. Ainsi donc, la disponibilité miroitée par l'administration quant au règlement des arriérés des salaires tout en maintenant la formule initiale de départ volontaire arrêtée par l'entreprise ne serait, selon notre interlocuteur syndical, que de la poudre aux yeux, dès lors que des pressions qui consistent à s'opposer au pointage des ouvriers seraient d'ores et déjà affichées. Cela étant, des actions de protestation autrement plus radicales ne sont pas à exclure, aux dires des contestataires.