Sans gros moyens et loin des feux des projecteurs, de jeunes basketteurs qui s'entraînent et se déplacent le plus souvent dans des conditions aléatoires, cassent la baraque. Les cadets de la Medina Tarbaouiya de Sétif (MTS) sont en finale de coupe d'Algérie, tout comme les juniors, leurs aînés. Ces derniers vont dans une finale inédite, donner la réplique aux jeunots de l'Union Sportive Sétifienne (USS). Ayant une longue et belle histoire avec dame coupe, Aïn Fouara s'apprête à accueillir un autre et atypique trophée. Celui-ci sera offert par des jeunes qui ne se déplacent pas dans des avions, ne descendent pas dans les hôtels 5 étoiles, ne roulent pas en carosses dernier cri, n'émargent pas mensuellement contre 1,5 millions de dinars et plus, ne bénéficient ni de logements ni de terrain à la zone industrielle, et ne voient jamais le chef dans leurs vestiaires où le chauffage et l'eau chaude sont le plus souvent inscrits aux abonnés absents. Malgré l'ostracisme (le mot n'est pas fort) et l'indifférence, les garçons du MTS et de l'USS, sont les exemples concrets du titanesque travail de base effectué par de nombreuses associations privées le plus souvent d'une bonne partie de leurs maigres subventions. Celles-ci sont détournées vers les «caisses trouées» du budgétivore. Après donc l'exploit des basketteuses (MTS) qui accèdent en super division, les jeunots des clubs précités montent sur les plus hautes marches du podium sans le sou, démontrant ainsi que la performance n'est pas uniquement et essentiellement, une affaire d'argent.