C'est dans un contexte marqué par une crise sécuritaire et humanitaire des plus complexes, qui ne laisse personne indifférent, que des experts du Mali, d'Algérie, du Niger, de la Mauritanie, de la Libye, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Tchad et du Nigeria prennent part, depuis hier à Alger, à un atelier de cinq jours, consacré à la sécurité transfrontalière dans la région sahélo-saharienne en présence de représentants de l'Union africaine, du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert) et de la Mission africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel). Organisé dans le cadre de la mise en œuvre du plan d'action de l'UFL, adopté lors de la rencontre des chefs des services de renseignements et de sécurité des pays sahélo-sahariens et consacré au renforcement des capacités des Etats de la région ainsi que dans celui de la coopération bilatérale avec l'Espagne, l'atelier permettra aux experts de profiter de l'expérience de la Guardia Civil en matière de sécurité des frontières et d'arrêter des mesures communes à la hauteur de la menace qui pèse sur celles-ci. Lors de son intervention, le représentant de l'UFL n'a pas manqué de mettre l'accent sur le contexte régional marqué par une crise humanitaire et sécuritaire, en témoigne, entre autres, «le regain de tension dans le nord du Mali et en Libye, ainsi que la prise d'otages de plus de cents jeunes filles au nord du Nigeria» qui, selon lui, «ne laisse personne indifférent et nous interpelle». Intervenant à l'ouverture des travaux de l'atelier, l'orateur précise : «A l'heure où notre région est en lutte contre l'insécurité, entretenue par des groupes terroristes et autres criminels, l'atelier sur la sécurité des frontières est le bienvenu, car il est de notoriété publique que l'un des facteurs favorisant le terrorisme, la dissémination importante des armes de guerre, les trafics de drogue et des êtres humains dans notre région est sans doute la porosité des frontières. L'atelier a pour objectif de renforcer les capacités nationales et régionales, en matière de sécurité pour mieux prévenir et lutter efficacement contre le terrorisme et le crime transnational organisé.» Pour lui, l'atelier devrait permettre de mieux cerner «la problématique et les défis spécifiques sous-jacents pour mieux gérer les questions de sécurité frontalière dans les pays de la région sahélo-saharienne. Ce faisant, les enseignements reçus, réflexions et échanges conduiront à définir les axes d'une stratégie commune en termes de gestion intégrée et efficace des frontières, avant de se munir des rudiments nécessaires, selon les standards adaptés au contexte du milieu. Conscient de cet enjeu, l'UFL a porté son choix dans un premier temps sur un auditoire, constitué de cadres compétents de tous les secteurs de sécurité pour être les pionniers de cette aventure…». Pour sa part, l'ambassadeur d'Espagne à Alger, Alejandro Polanco, a mis l'accent sur la nécessité de réduire la porosité des frontières, qui favorise l'activité de la criminalité organisée et le terrorisme, à travers le renforcement des capacités de lutte des pays concernés qui doivent être, selon lui, multidisciplinaires c'est-à-dire, policière, politique et judiciaire. Il a réitéré «l'engagement» de son pays à contribuer à cet effort dans «le respect des intérêts des Etats du Sahel, ainsi que ceux de leurs voisins». Le diplomate a expliqué que «la sécurité de l'Europe commence dans cette région qui approvisionne les pays européens en énergie (…)