La "porosité" des frontières est l'un des facteurs favorisant le terrorisme, la dissémination "importante" des armes de guerre, les trafics de drogue et des être humains dans les pays de la région du Sahel, a indiqué dimanche à Alger le représentant de l'Unité de fusion et de liaison (UFL), Sidikou Soumana. "A l'heure où notre région est en lutte contre l'insécurité, entretenue par des groupes terroristes et autre criminels, l'atelier sur la sécurité des frontières est assurément le bienvenu, car l'un des facteurs favorisant le terrorisme, la dissémination importante des armes de guerre, les trafics de drogue et des êtres humains dans notre région est sans doute la porosité des frontières", a souligné M. Soumana, à l'ouverture d'un atelier sur la sécurité des frontières dans les pays de la région sahélo-saharienne. L'atelier a pour objectif de débattre d'une approche sur les questions de sécurité transfrontalière et de convenir des mesures "concrètes visant à accroître la sécurité des frontières pour résoudre à l'avenir les problèmes liés à la porosité de ces dernières". Pour M. Soumana, cet atelier se tient dans un contexte régional "marqué par une crise sécuritaire et humanitaire complexe, en témoigne entre autre, le regain de tension dans le nord du Mali et en Libye, ainsi que la prise en otage de plus de cent jeunes filles au Nigeria", soulignant qu'une telle situation "ne laisse personne indifférent et nous interpelle". Il a relevé que l'atelier avait pour objectif de "renforcer" les capacités nationales et régionales, en matière sécuritaire pour "mieux prévenir et lutter efficacement contre le terrorisme et le crime transnational organisé". La rencontre de cinq jours devrait permettre, selon M. Soumana, de "mieux" cerner "la problématique et défi spécifique sous-jacent", pour "mieux" gérer les question de la sécurité frontalière dans les pays de la région sahélo-saharienne. M. Soumana a salué, en outre, le "gouvernement algérien et son peuple tout entier" pour les efforts "inestimables" qu'ils ne cessent de consentir à l'UFL, "somme nécessaire pour accomplir efficacement" les missions qui lui sont assignées, "au grand bénéfice de la région toute entière". Cet atelier s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan d'action de l'UFL, exercice 2014 et de la coopération particulièrement dynamique entre le Guardia Civil (corps de sécurité de l'Etat espagnol) et l'UFL, ainsi qu'en application des recommandations issues des réunions du processus de Nouakchott, lancé depuis plus d'une année. L'atelier est organisé par l'UFL en partenariat avec la Guardia Civil, au profit d'une vingtaine d'officiers des pays membres de l'UFL (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et le Tchad), ainsi que des experts et analystes issus de plusieurs mécanismes sécuritaires régionaux. Des experts des pays membres de l'UFL ont participé à cet atelier, ainsi des représentants du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) et la mission de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel). Des représentants de l'Union européenne et des Etats-unis d'Amérique notamment ont également pris part à cet atelier. La rencontre devrait entre autre produire des recommandations ayant trait à l'évaluation des risques, l'identification des insuffisances dans le contrôle aux frontière aux points de passage et la formulation des suggestion concernant les mesures à appliquer pour lutter contre les activités criminels dans la région, ainsi que l'identification des "insuffisances" dans la législation et les pratiques pour élaborer des stratégies d'application des lois frontières. Par ailleurs, l'atelier a été organisé dans le cadre de la mise en œuvre du plan d'action de l'UFL, adopté par la 6ème réunion ordinaire des chefs des services de renseignement et de sécurité des pays membres de l'UFL tenue à Alger, les 23 et 24 février 2014, notamment dans le domaine du renforcement des capacités de ses services membres.