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Des délinquants sévissent en toute impunité
Insécurité à l'université de Constantine 3
Publié dans El Watan le 28 - 05 - 2014

C'est intenable ! Le climat d'insécurité s'intensifie jour après jour à l'université Constantine 3, particulièrement l'après-midi.
Cette ville universitaire, qui a ouvert ses portes cette année, est située dans une zone complètement isolée. Un isolement qui expose les pauvres étudiants ainsi que le personnel aux dangers d'agression. Cette situation s'ajoute aux nombreuses défaillances qui caractérisent d'habitude les nouvelles infrastructures : pas de cafétérias, pas de restaurants, ni librairies… Le transport se limite aux bus d'étudiants, desservant différentes directions mais à des heures précises. Comme la nature a horreur du vide, des oisifs sont venus squatter le territoire et imposer leur loi.
Devant le portail de l'université, des baraques en guise de commerces multiples se sont installées. Des taxis clandestins, surtout, profitent de la situation et viennent offrir leurs services assurant, faute de mieux, des courses à ceux qui n'ont pas de véhicule personnel. Des étudiantes surtout, - d'autant que l'université abrite une résidence pour filles -, mais aussi des enseignantes. Et gare à celle qui refuse !
Depuis quelques mois, un jeune délinquant a squatté les lieux devant le portail de l'université pour «organiser la station de taxis clandestins», moyennant une taxe qu'il a décidé de son propre chef. L'énergumène impose aux clients le taxi à prendre, même quand ces derniers ne souhaitent pas monter avec un «fraudeur». Lui ne distingue pas entre taxi clandestin ou un taxi «réglo». Disons qu'il a même une préférence pour les premiers, majoritairement issus du même quartier que lui, dans la nouvelle ville Ali Mendjeli. En l'absence de contrôle de cette activité, née «spontanément», tout est permis pour le maître des lieux et ses acolytes.
Des activités louches sont apparues, sous l'œil indifférent des agents de sécurité postés à l'entrée de l'université. «Fréquenter l'université dans ces conditions relève de l'aventure. Comment transférer ces étudiantes vers un tel lieu, encore en chantier, sans le sécuriser ?» s'interroge une étudiante qui en a fait les frais en se faisant agresser verbalement et physiquement. Des étudiants et des enseignants que nous avons interrogés sont unanimes : tout le monde est exposé au risque d'agression sur ces lieux à n'importe quel moment.
«Cette insécurité se répercute négativement sur l'activité universitaire et sur la dynamique de l'étudiant. Il y a eu des journées d'études et des conférences l'après-midi, mais personne n'y a assisté, de peur d'être pris dans le piège des agresseurs. Toutes les personnes sensées quittent les lieux avant 13h. C'est vraiment dommage, car cela porte un grand préjudice à l'image de notre université», regrette une enseignante interrogée sur place. Cette dernière estime que le rectorat doit prendre ses responsabilités et assurer les lieux avant que l'irréparable n'arrive.


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