Le programme de santé de proximité initié par les pouvoirs publics n'a pas donné de résultats probants sur le terrain. Les établissements de santé existant dans la commune Boudjima qui relèvent de l'Etablissement public de santé de proximité d'Ouaguenoun (EPSP), à une vingtaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, ne répondent plus aux besoins de la population locale en matière de santé de proximité. Il s'agit de la polyclinique du chef-lieu et des deux unités de soins des villages Afir et Agouni-Oufekkous. Sur le plan des statistiques, l'administration en charge du secteur peut aisément se réjouir d'avoir assuré une «couverture sanitaire» au profit des 16 000 habitants de cette commune. Mais, l'état de ces structures en décrit tout le contraire. La polyclinique souffre de multiples insuffisances ; manque de personnel médical, absence d'une ambulance, pénurie des vaccins, des médicaments et des produits parapharmaceutiques. Etant exigüe et dans un état de décrépitude, cette structure semble faire office d'une entité administrative que d'une unité de santé pouvant accueillir les malades dans des conditions qui répondent mieux aux normes de la santé publique. Le service des urgences qui jouxte la maternité fait craindre la menace de contamination des bébés, vu la proximité avec les patients. Le personnel médical réclame quant à lui l'amélioration des conditions de travail. La structure grouille de monde à chaque journée de vaccination pour enfants. Les deux unités de soins des villages Afir et Agouni Oufekkous auraient pu prendre en charge les soins et les vaccinations. Seulement, elles se sont avérées inefficaces compte tenu de leurs services très réduits qui se limitent aux pansements et aux soins légers. Quant aux vaccins pour enfants, ils ne sont pas effectués dans ces unités qui n'assurent plus leur mission en matière de santé de proximité. «Au lieu d'emmener mon enfant à l'unité de soins d'Afir, qui est à 100 mètres de chez moi, je suis obligé de parcourir 5 km jusqu'à la polyclinique du chef-lieu pour qu'il fasse le vaccin», dira un villageois qui déplore en outre l'absence d'un médecin pour les consultations médicales au niveau des deux unités. Les autorités locales ont maintes fois saisi le responsable de l'EPSP et le directeur de la santé (DSP) de la wilaya sur la situation qui prévaut au niveau des 3 unités de soins, mais en vain. «Le directeur de la santé avait constaté lui-même l'état dégradé de la polyclinique. Il avait promis de créer un service de consultations spécialisées à la polyclinique, la doter d'une ambulance et reprendre les vaccinations au niveau des unités de soins, mais rien de tel n'a été fait», déplore M. Akli Besline, issu du secteur de la santé, aujourd'hui élu à l'APC.