Les deux salles de soins, situées à Afir et Agouni Oufekous, n'assurent même plus les campagnes de vaccination des enfants. La commune de Boudjima, qui compte plus de 20.000 habitants, ne possède, sur son territoire, que deux unités de soins qui ne répondent plus aux besoins croissants des citoyens. Pourtant, elles sont pourvues de logements pour les médecins permanents. Mais, après des années d'attente, ces médecins se distinguent toujours par leur absence. Cette semaine, les villageois ont décidé de lancer une pétition, en vue d'informer les responsables, des problèmes induits par ce manque. A Afir, village le plus dense en population, une salle de soins existe depuis le début des années 80. Une autre se trouve à Agouni Oufekous, dans l'autre partie de la commune. Quant au chef-lieu, c'est une polyclinique qui vient au secours de toute la population avec uniquement deux médecins. Au début, un seul médecin assurait les soins au niveau de ces deux centres. Il occupait un logement de fonction annexé à la salle de soins d'Agouni Oufekous. Il répartissait son emploi du temps entre ce village situé à la limite ouest de la commune et Afir à l'est. Les habitants ressentaient de la quiétude car le médecin de campagne assurait les premiers soins d'urgence, de jour comme de nuit. Mais cela n'a pas duré longtemps. Après la mutation de ce dernier au centre de soins de la commune limitrophe de Mizrana, les habitants se sont mis à attendre son remplaçant. Les années passent et le disciple d'Hippocrate ne vient pas. Ces deux salles de soins, à présent, ne peuvent même plus assurer les campagnes de vaccination des enfants. Les deux infirmiers affectés n'ont pas les moyens nécessaires pour répondre aux attentes des villageois: absence totale de produits de premiers soins, comme les désinfectants et les compresses. Ce qui contraint un grand nombre de villageois à se rendre dans la polyclinique du chef-lieu et dans d'autres centres parsemés dans les communes voisines. Pour trouver une solution, les citoyens, organisés en comités de village, ont initié, à maintes fois, plusieurs pétitions. Ils se sont adressés aux différents élus locaux et responsables du secteur. En vain. Les promesses avancées ne seront jamais tenues. Cette semaine, une autre pétition est lancée en vue de contraindre les responsables concernés à règler définitivement le problème. Ils demandent l'affectation d'un médecin permanent pour chaque unité de soins. Selon les initiateurs de la pétition, les responsables du secteur et les élus n'ont pas d'arguments à faire valoir. Les deux salles de soins possèdent des logements qui pourront accueillir les médecins, et les candidats aux postes ne manquent pas. Ils citeront, à titre d'exemple, les jeunes médecins au chômage. A présent, ces lieux, qui devraient inspirer de la quiétude, renvoient une image désolante. Ils sont dans un état déplorable, même si les chiffres officiels tentent de donner une autre version. Lors de la visite du ministre de la Santé dans la wilaya, les responsables du secteur ont présenté un bilan des plus positifs. Avec 843 médecins, Tizi Ouzou disposerait en moyenne d'un médecin pour 1500 habitants. Selon les mêmes chiffres, les 268 salles de soins et les 57 polycliniques parsemées dans les zones rurales ne souffrent point de ce manque. En réalité, les patients sont pris en charge par les 227 cabinets de médecine générale et les 212 cabinets de différents spécialistes.