L'Algérie revient coup sur coup aux achats en blé. Saisissant l'opportunité d'une conjoncture favorable sur le marché international, elle a acheté, la semaine dernière, 700 000 t de blé, en majorité d'origine française. Un nouvel appel d'offres devait être lancé, jeudi passé, pour le chargement de quantités supplémentaires de blé et d'orge. Ce retour à l'achat, justifié notamment par la baisse continue des prix, initiée depuis début mai, n'a pas manqué, cependant, d'attiser l'appétit des fournisseurs à l'affût de toute nouvelle commande sur la scène internationale. Hier, sur le marché européen, les cours du blé ont rebondi puisque la tonne de blé a gagné 1,25 euro sur l'échéance de novembre à 192,25 euros et 1 euro sur celle de janvier 2015 à 192,50 euros. Jeudi, la Bourse européenne Euronext affichait un prix en progression de 75 centimes d'euros pour l'échéance de novembre, à 192 euros la tonne et de 1 euro pour celle de janvier, à 192,5 euros. Pour la société de courtage Plantureux, cette hausse correspond à une «consolidation à la suite des fortes baisses des derniers jours». Le marché est également «encouragé par l'appel d'offres de l'Algérie pour un chargement de blé et d'orge qui seront vraisemblablement d'origine française», a-t-elle fait remarquer. Rien que pour les quatre premiers mois de l'année en cours, l'Algérie a importé 2, 411 millions de tonnes de blé (tendre et dur) pour un montant de 780,73 millions de dollars, contre 1,880 million de tonnes durant la même période de comparaison de 2013 avec une valeur de 702,41 millions dollars, soit une hausse de 28,24% en termes de volume et 11,15% en termes de valeur. La facture des importations a été alourdie notamment par les achats en blé dur qui ont doublé durant ces quatre premiers mois de 2014 pour atteindre près de 225,08 millions de dollars pour une quantité de 586 508 tonnes, en hausse de 58,12% en valeur, et ce, en dépit d'une légère baisse de moins 0,25% des importations du blé tendre qui ont dépassé 1,825 million de tonnes pour une valeur de 557,08 millions de dollars. La tendance haussière a été également enregistrée pour les importations de maïs, qui ont totalisé 299,05 millions de dollars pour une quantité de plus de 1208 tonnes durant les quatre premiers mois de 2014, contre 230,7 millions de dollars avec une quantité de 744 254 tonnes à la même période en 2013, soit une hausse de 29,63% en valeur. En revanche, les importations d'orge ont enregistré une baisse de 38,88% en valeur pour atteindre les 56,49 millions de dinars pour une quantité de près de 213 tonnes durant la même période de référence. En 2013, les importations de céréales ont totalisé 3,16 milliards de dollars, contre 3,18 milliards de dollars à la même période en 2012, enregistrant un léger recul de moins de 0,62%. Pour ce qui est des besoins nationaux en céréales, ils sont estimés à environ 8 millions de tonnes par an, ce qui classe l'Algérie comme l'un des plus importants pays importateurs de céréales. La production céréalière a baissé à 49,1 millions de quintaux durant la campagne agricole 2012-2013, contre 51,3 millions de quintaux lors de la campagne 2011-2012, soit un repli de 2,2 millions de quintaux.