L'association religieuse de la zaouïa de Sidi Mansour (commune de Timizart) fait face depuis de nombreux mois à une turbulence engendrée par une affaire de propriété des terres litigieuses. Le litige est né après la création de l'association en 1999 et oppose les responsables de cette organisation aux membres de la famille qui gérait jusque-là les biens de cette zaouïa. Sur place, on nous a expliqué que les enjeux financiers sont énormes. Les subventions et surtout les dons des fidèles sont consistants, indique-t-on encore. Le secrétaire général de l'association, Yacine Bouache, affirme : « Nous menons un long combat depuis 1999. En fait, notre objectif est de mettre sur pied une organisation moderne et une gestion transparente de la trésorerie de la zaouïa. Aujourd'hui, les héritiers de cheikh Ahmed, qui gérait en commun avec deux représentants de chacun des 54 villages du arch d'Ath Jennad jusqu'à son décès en 1998, veulent s'approprier les terres de la zaouïa. 72 ha appartiennent à la zaouïa de Sidi Mansour et nous n'allons pas céder. » selon des témoignages recueillis dans le village, la zaouïa est poursuivie en justice. Le tribunal de Azazga, puis la cour d'appel de Tizi Ouzou ont statué en faveur des responsables de la zaouïa, a-t-on précisé. L'un des plaignants, rencontré devant son magasin d'aliments de bétail, l'air embarrassé, nous dira : « Sur quelle base je vais vous parler ? L'affaire est en justice. » Cette zaouïa fondée en 1632 connaît ses premières perturbations depuis quatre siècles. Dans une déclaration adressée aux autorités locales et nationales, les responsables de l'association religieuse précisent : « Ces terres ont été acquises par des donations des fidèles, cultivées, entretenues et exploitées au profit de la zaouïa et que cette famille réclame le droit absolu de propriété de la zaouïa et des biens. »