Les terres Wakf ou attachées aux fondations religieuses et autres zaouïas semblent poser désormais des problèmes juridiques. Ainsi, l'arch des Aït-Djennad (arch au sens ancien du terme), s'était réuni ce jeudi dernier, en assemblée générale afin d'examiner le cas litigieux et assez enchevêtré des terres appartenant au domaine de la zaouïa de Sidi Mansour. Il faut savoir qu'au lendemain du soulèvement de 1871, les terres des zaouïas et, notamment, les zaouias ayant activement participé à la révolte, étaient placées sous séquestre par les autorités d'occupation. C'est le cas des terres de la zaouïa des Oudriss et de bien d'autres. Alors et pour préserver ces terres, les archs de l'époque ont conseillé aux familles des mokadems et autres servants des zaouïas de faire en sorte de sauver ces terres de l'appétit des colons. Pour ce faire, certaines de ces familles ont carrément décidé de mettre ces terres en leur nom. C'est cas semble-t-il des terres de la zaouïa de Sidi Mansour dans les Aït-Djennad et qui aujourd'hui, est en litige avec la famille «héritière» et les archs des Aït-Djennad. L'affaire est entrée en justice, et sur production d'actes en règle de la famille D...qui est aujourd'hui la descendante directe des premiers mokadems de cette zaouïa, eut gain de cause. Ce qui évidemment n'eut pas l'air de plaire aux archs qui s'arqueboutent sur l'histoire et affirment que ces terres sont en fait inaliénables. Lors de leur réunion de jeudi dernier, réunion à laquelle ont participé, outre les représentants des villages, les tamens de l'arch, les présidents des APC de Timizart, de Fréha et des Aghribs ainsi que des moudjahidine et des bienfaiteurs de cette zaouïa de renommée certaine, le cas des terres de cette zaouïa et qui représentent au bas mot, quelque 74 ha, était le sujet principal des discussions. Les tamens de l'arch affirment que, certes, «les actes existent car établis en 1919 et 1941 par un aïeul de la famille demanderesse», des actes disent-ils «dressés à l'insu de la population». Cependant, ils précisent que «ces terres étaient en fait déclarées Houbous et n'avaient jamais été exploitées par la famille en question». Les demandeurs ont, ainsi et à la faveur des textes et notamment la loi 91-10 du 27 avril 1991 amendée en 2001 et 2002, porté l'affaire en justice. Ils ont, ainsi, intenté des actions judiciaires d'abord contre des personnes ensuite contre l'association religieuse de la zaouïa appuyée par l'arch N'Ath-Djennad qui se proclame et sûre de son bon droit, comme le dépositaire légitime et historique de la zaouïa et des terres wakf rattachées. Lors de cette réunion une motion a été adoptée dans laquelle les autorités compétentes sont interpellées sur la menace qui, selon eux, «pèse sur les terres wakf de cette zaouïa». Les personnes réunies en ce jeudi, semblaient déterminées à «empêcher si besoin est par la force, toute tentative de mainmise sur lesdites terres». L'affaire qui semble pour le moins assez «sensible» est aujourd'hui devenue une affaire des plus «difficiles» tant ses prolongements affectent plusieurs cas dans la même situation.