Jamais, sans doute, dans son histoire, le FFS n'a cultivé autant d'ambiguïté dans ses positions et autant d'indigence dans sa littérature que depuis le dernier congrès du parti. Alors qu'il annonçait, il y a quelques jours, via des responsables dans certains journaux, qu'il trancherait sa décision concernant les consultations politiques en cours autour de la prochaine révision constitutionnelle, vendredi, (avant-hier, ndlr), voilà que le FFS se fend ce samedi (hier), d'un communiqué laconique dans lequel il annonce sa participation... à la conférence nationale sur la transition qu'organise la Coordination pour les libertés et la transition démocratique prévue ce mardi à Alger. "Le FFS a été destinataire d'une invitation de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique pour assister à la conférence qui aura lieu le 10 juin 2014 et débattre ensemble des différentes politiques et étapes qui peuvent mener notre pays vers un nouveau destin, dans l'intérêt de l'Algérie et de tous les Algériens. Dans un esprit de consensus et pour des raisons de principe, le FFS décide de répondre favorablement à cette invitation pour exposer son point de vue sur cette conférence", note le texte de 85 mots. Pour le reste, il faut se livrer à la spéculation. Aucune référence à la réunion, ni à l'ordre du jour, ni à la qualité des débats, encore moins aux consultations politiques. On ignore toujours si le FFS décline l'invitation d'Ouyahia ou s'il va participer, via Mohand Amokrane Chérifi, membre du présidium du parti, invité en qualité de conseiller principal de l'Institut des Nations unies pour l'information et la recherche, même si ce dernier, selon les indiscrétions rapportées par la presse, aurait affirmé qu'il se plierait à la décision du parti. Cette omission, si elle peut procéder d'un choix délibéré de la part du parti pour d'évidentes raisons politiques, ne peut, à l'évidence, occulter quelque malaise au sein du parti et les difficultés à se positionner dans ce qui s'apparente à un marécage politique. Déjà, lors de la dernière présidentielle, le FFS s'était distingué par une position pour le moins inédite : "Ni participation ni boycott." Et, aujourd'hui, se positionner est encore plus délicat pour lui dans la mesure où il ne dispose pas de l'embarras du choix : participer aux consultations organisées par un pouvoir qu'il considère comme devant être acteur du consensus recherché, mais dont il dénonce la démarche, au risque de se déjuger devant ses militants et de conforter ses détracteurs, ou rejoindre la CNLTD, une entreprise qu'il n'a pas initiée, un crime de lèse-majesté pour le plus vieux parti d'opposition, où il devrait faire contre mauvaise fortune bon cœur en s'asseyant autour d'une table avec des partis qu'il n'a pas en odeur de sainteté. À bien des égards, le choix de participer à la conférence sur la transition est moins coûteux politiquement pour lui, même s'il le justifie par "l'esprit de consensus et par principe". Mais c'est aussi parce que la démarche de la CNLTD est similaire à la sienne. Il reste que cette décision du FFS constitue une caution de poids pour la crédibilité de l'initiative de la CNLTD, même s'il faut s'attendre à ce qu'il se distingue lors de cette conférence. K K Nom Adresse email