Après des années d'attente et plusieurs mouvements de protestations tenus par les acquéreurs des logements de la résidence Cirta à Zouaghi, le directeur régional de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), Noureddine Smakdji, a finalement signé la convention de transfert de la maîtrise d'ouvrage déléguée au profit de l'agence foncière. Cette signature est survenue suite à la pression exercée sur lui par les acquéreurs qui ont tenu un sit-in le même jour. Brandissant une banderole exprimant leur ras-le-bol, sur lequel on pouvait lire «Agence foncière + ENPI = 6 ans de promesses non tenues», ces acquéreurs ont investi le siège de la direction de l'ENPI, située à Ali Mendjeli, pour mettre fin à cette «mascarade» qui a trop duré. Pour rappel, leur souscription au programme des 66 logements promotionnels date de 2007. Ce projet a été réalisé à l'époque, conjointement par l'EPLF Bordj Bou Arréridj, devenue depuis ENPI, et l'agence foncière de la wilaya de Constantine. Selon les concernés, la situation n'a fait qu'empirer, car cette longue attente est devenue inadmissible et insupportable d'autant qu'ils se sont acquittés de toutes leurs redevances conformément à l'échéancier établi par le groupement promoteur. Ce dernier devait livrer les logements il y a deux ans et demi. Mais les retards n'ont fait que s'accumuler pour des raisons non convaincantes. «Nous avons fermé les yeux sur de nombreuses malfaçons dans ces appartements, et maintenant, on ne peut pas les occuper en l'absence d'aménagement, de viabilisations et de raccordements aux réseaux d'AEP, d'électricité et de gaz. En contactant le directeur de l'agence foncière, il nous a informé qu'il est prêt à prendre en charge le projet, et nous aider à condition que le directeur régional de l'ENPI signe une convention de transfert de la maîtrise d'ouvrage déléguée. Jusqu'à ce jour rien n'a été fait, c'est pourquoi cette fois-ci nous ne partirons pas avant d'obtenir la signature de la convention de transfert», a déclaré l'un des protestataires. Celui-ci ajoutera que «Ce qui est aberrant, c'est ce refus d'agir et le silence affiché aussi audacieusement par les différents responsables». Les protestataires nous ont expliqué que le chantier est abandonné depuis 2 ans, sans état d'âme, laissant les gens dans le désarroi total. A ce propos, le directeur régional de l'ENPI, Noureddine Smakdji, nous a reçu pour la première fois dans son bureau, pour nier toutes les accusations des acquéreurs en renvoyant la responsabilité du retard des travaux à l'agence foncière. Il nous a informé qu'il s'agit aussi de plusieurs problèmes administratifs. «Le plus important est celui du conseil d'administration. Depuis mon installation à ce poste j'ai constaté l'absence d'un conseil d'administration après le changement du statut de l' EPLF, devenue l'ENPI, ce qui est absurde. Nous ne pouvons pas avancer ni dans les travaux ni dans autre chose sans qu'il y ait un conseil», a-t-il justifié. Toujours est-il que ce directeur qui ne voulait pas signer il y a tout juste une semaine, sous prétexte de ne pas avoir le pouvoir, l'a fait hier promptement, sous pression.