Est-ce le bout du tunnel pour les souscripteurs aux 66 logements promotionnels qui attendent les clés de leurs appartements depuis plus de cinq ans ? Regroupés hier devant la direction générale de l'ENPI à la nouvelle ville Ali Mendjeli, les concernés ont exprimé leur colère et leur indignation contre l'énorme retard accusé dans la livraison du projet, exigeant une rencontre avec le directeur général afin de s'expliquer avec lui sur les voies et moyens à emprunter pour débloquer la situation au niveau de ce chantier qui se trouve à l'arrêt depuis une année. «Nous exigeons le transfert dans l'immédiat de la maîtrise de l'ouvrage déléguée à l'agence foncière afin de redémarrer le chantier, comme il a été convenu lors d'une récente rencontre entre l'ENPI et l'agence foncière», lance sur un ton menaçant l'un des souscripteurs. Un autre signale que «le retard dans la livraison des logements s'inscrit encore dans la durée, car le chantier est à l'arrêt depuis plus d'une année sans aucune explication convaincante. Et, alors que le directeur de l'agence foncière a promis d'exécuter l'achèvement des travaux lorsque l'ENPI, qui tient en main la maîtrise de l'ouvrage, lui délègue cette prérogative, la procédure demeure bloquée pour on ne sait quelle excuse». Estimant dans ce sens que «c'est un abus de retarder encore ce transfert des prérogatives». Les 66 souscripteurs, qui ont payé rubis sur ongle le prix de leur logement, ayant donc honoré leur part du contrat, attendent de l'ENPI un geste salvateur qui honorerait ses engagements et débloquerait une situation qui n'a que trop duré. Un père de famille parmi le groupe de souscripteurs relève que «trois blocs, soit une trentaine de logements, sont fin prêts et n'attendent que les raccordements aux différents réseaux et les travaux d'aménagement extérieurs. Mais rien n'est fait sur ce plan. C'est à croire qu'il n'existe aucune solution ou bonne volonté pour terminer le projet !». Ce dernier n'a pas manqué de souligner que «plusieurs souscripteurs au projet vivent dans des maisons louées au prix fort chez des particuliers et que les délais de location qui sont arrivés à terme font planer la menace d'expulsion pour la plupart d'entre eux». D'autres ajouteront qu'il s'agit là «d'une situation inadmissible, voire aberrante, et le directeur régional en poste ne cesse de son côté de différer la reprise du chantier manquant à ses engagements renouvelés à maintes reprises et jouant insensiblement avec nos nerfs poussés à bout». Pour sa part, le directeur régional de l'ENPI, M. S. Noureddine, estimera que le problème réel n'est pas le fait de signer le transfert de la maîtrise de l'ouvrage à l'agence foncière, chose qui a été exécutée hier même, mais il soutiendra qu'il existe d'autres considérations qui freinent l'avancement des travaux. «Le groupement Cirta, constitué de l'ENPI et l'agence foncière, et qui chapeaute ce projet, n'a jamais procédé à l'installation de son conseil d'administration, alors que toute décision concernant le projet doit être validée par le conseil d'administration, sinon elle sera considérée comme nulle et non avenue», indique M. S. Noureddine qui estime dans ce sillage qu'il faut tout d'abord mettre en conformité la gestion de ce groupement avant d'aller de l'avant. En tout cas, le dossier est, désormais, entièrement entre les mains du directeur de l'agence foncière. Pourra-t-il mettre fin à la longue attente des souscripteurs ? «Un grand point d'interrogation», renchérit le directeur de l'ENPI.