Comme annoncé dans notre édition de jeudi dernier, le calvaire de 595 familles vivotant depuis des lustres dans des conditions inhumaines trouvera aujourd'hui un heureux épilogue. Ainsi, plus de 200 camions, 5 bus, de nombreux engins et des centaines de travailleurs de la commune de Sétif ont été réquisitionnés à cet effet. Les heureux bénéficiaires seront relogés à Ain Roumane et à Laanasser. Attendue sur des charbons ardents, la nouvelle qui intervient à quelques jours du mois de ramadhan a fait beaucoup de bien à des centaines de familles démunies. Rencontrés sur les lieux, hier des bénéficiaires restent sans voix. «Notre joie est incommensurable. On ne trouve pas les mots pour exprimer nos sentiments. Malgré quelques moments de doute, nous n'avons jamais perdu l'espoir de quitter un jour ces trous à rats. Nous profitons du passage d'El Watan pour exprimer notre gratitude aux autorités locales qui ont tenu leurs engagements. Nous espérons que nos nouveaux lieux de résidence soient pourvus de toutes les commodités et équipements publics, tels établissements scolaires, locaux commerciaux, dispensaires, aires de jeux, moyens de transport et autres, car les sites d'Ain Romane et Laanacer se trouvent à des kilomètres du centre-ville. On doit prendre en considération ces facteurs notamment l'infrastructure scolaire, le souci numéro un des parents», tels sont les propos de bon nombre de citoyens du bidonville d'Ain Trick. Déboutés dans un premier temps, 20 familles, qui ont introduit des recours ont été repêchées, contrairement à 30 autres ayant, nous dit-on, utilisé de faux «alibis» pour s'offrir un logement. D'après le chef de la daira de Sétif, Mohamed Taleb, l'opération, qui s'inscrit dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire, sera prochainement suivie par le recasement de plus de 1500 familles recensées à Ouled H'chich, Farmatou et à Gaoua, les autres bidonvilles qui enlaidissent l'environnement de la capitale des Hauts plateaux, faisant les frais de l'exode de milliers de familles des régions meurtries par le terrorisme. Il convient de souligner que le chef-lieu de la wilaya n'a pas connu des opérations de ce genre depuis de longues années.