L'atmosphère est délétère du côté d'Aïn Trick, un centre urbain situé à la périphérie sud du chef -lieu de la wilaya. Exaspérés par une attente qui n'en finit plus, des centaines d'habitants du bidonville où s'entassent plus de 600 familles, sont descendus ce jeudi dans la rue pour bloquer l'accès à la RN75 reliant Sétif, Batna et d'autres wilayas. Les citoyens enclenchent cet autre mouvement pour demander leur relogement sous des toits offrant toutes les commodités d'une vie décente. Le blocage de la route n'a été levé qu'après une longue discussion entre certains officiels et des représentants des contestataires qui voulaient par un tel acte, attirer l'attention du premier responsable de la wilaya. «Après le dernier recensement effectué sur place par les brigades chapeautées par le chef de daïra qui avait dirigé en personne l'opération, les gens qui avaient repris espoir, ont vite déchanté car ils n'ont toujours pas quitté leur taudis qui menacent ruine. La patience à des limites car nos conditions de vie se détériorent de plus en plus, tout comme la santé de nos enfants et celle des personnes âgées. Il est vrai que le dossier est sérieusement pris en charge par les autorités locales mais on ne voit toujours pas le bout du tunnel. D'autant plus qu'à chaque fois, le relogement est renvoyé à une date ultérieure. Pour calmer des esprits à bout, on ne demande qu'une échéance», diront, non sans une certaine nervosité, des citoyens d'Aïn Trick, qui poursuivent : «La délégation qui a été reçue par le chef de daïra est restée sur sa faim car aucune date de relogement n'a été avancée par le commis de l'Etat qui a tenu à préciser que cinq autres sites sont eux aussi concernés par une vaste opération d'absorbation de l'habit précaire. Malgré les assurances du chef de daïra qui a promis de tout entreprendre pour satisfaire les plus méritants, cette attente qui n'en finit pas nous empoisonne la vie.» N'ayant pu joindre le chef de daïra pris, nous dit-on, par un séminaire consacré aux encadreurs des bureaux de vote, nous avons pris attache avec un autre responsable qui a bien voulu nous éclairer, mais sous le couvert de l'anonymat. Il dira : «Pour rassurer les citoyens de Aïn Trick et des autres centres concernés par l'opération, le traitement du dossier avance à la vitesse d'un train à grande vitesse. Nous ne voulons pas fixer une date pour une seule raison : on ne veut pas faire un travail bâclé. On n'a pas de ce fait, pas le droit de sanctionner injustement une famille recensée. Nous n'avons donc pas le droit à l'erreur. Il faut savoir que le recasement de 600 familles n'est pas une mince affaire. Le traitement d'un aussi épineux dossier exige une certaine rigueur, des enquêtes précises et exactes. Réalisés en collaboration avec divers services et organismes, ces examens ne sont toujours pas bouclés. Les instructions du wali qui fait de l'éradication de l'habit précaire une priorité, sont claires. On doit, par ailleurs, savoir que le site de Aïn Trick n'est pas un cas isolé. Les habitats précaires de Bir N'saa, Ouled H'chich, Farmatou, Chouf Lekdad et Gaoua sont concernés par cette vaste opération qui sera prochainement ponctuée par la distribution de plus de 2000 logements. Pour son achèvement dans de bonnes conditions, nous invitons nos concitoyens qui vivent effectivement une situation difficile, à avoir un peu plus de patience.»