L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a opté hier pour le maintien de son niveau de production, estimé à 30 millions de barils par jour (mb/j). Les observateurs du marché et les analystes s'attendaient déjà à ce que l'OPEP décide du maintien inchangé de son plafond de production. La situation du marché, jugé suffisamment alimenté, ainsi que la tendance des cours ont motivé le choix de l'OPEP. Seconde décision : les membres de l'OPEP ont décidé également de prolonger le mandat de son secrétaire général Abdallah El Badri jusqu'au 30 juin 2015. «La conférence a encore décidé que les pays membres devraient maintenir le niveau de production existant de 30 mb/j», lit-on dans un communiqué diffusé hier par l'OPEP à l'issue de la réunion qui a regroupé ses membres à Vienne (Autriche). L'Organisation motive le maintien inchangé de son plafond de production par «la relative constance des prix depuis le début de l'année», qui est «une indication que le marché est convenablement fourni, les fluctuations périodiques des prix étant plus un reflet des tensions géopolitiques que des fondamentaux». En effet, les prix du brent oscillaient entre 105 et 110 dollars le baril depuis la dernière réunion de l'OPEP, tenue en décembre 2013. Cette fourchette, bien qu'étroite, est jugée idéale par certains membres de l'OPEP, dont l'Arabie Saoudite. Son ministre du Pétrole, Ali Al Nouaïmi, membre influent de l'Organisation, a indiqué à la sortie de la réunion qu'il était «très content de l'état du marché». Il faut rappeler dans la foulée que l'Arabie Saoudite s'oppose depuis toujours à un quelconque changement du niveau de production. Les membres de l'OPEP reconnaissent néanmoins que la situation pourrait devenir plus complexe à l'avenir notamment si la Libye parvient à redresser sa production pétrolière et si les négociations sur le programme nucléaire iranien aboutissent. «Nous ferons de la place pour la production libyenne (quand elle reviendra) et pour toute augmentation de la production en provenance de l'Irak et de l'Iran», a assuré M. El Badri. La production libyenne se situe actuellement à moins de 200 000 barils par jour, contre une capacité de 1,5 mb/j. De son côté, l'Irak vise une production moyenne de 3,6-3,7 mb/j en 2014. Mais ce pays subit lui-même une flambée de violence. Quant à l'Iran, il envisage, si les sanctions internationales contre son programme nucléaire sont levées, de revenir en force sur les marchés pétroliers en retrouvant «en moins de trois mois» un niveau de production de 4 mb/j contre 2,7 mb/j actuellement. Par ailleurs, la reconduction du Libyen El Badri au secrétariat de l'OPEP a été décidé faute d'un accord entre l'Arabie Saoudite, l'Iran et l'Irak qui défendent chacun un candidat. Les divergences n'ont pas été gommées depuis la réunion de décembre 2013. Abdallah El Badri, en poste depuis janvier 2007, avait été reconduit pour un an en décembre dernier.