L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), réunie hier à Vienne, a décidé de laisser inchangé son plafond de production et a maintenu à son poste, pour une année supplémentaire, le secrétaire général actuel, Abdallah El-Badri, dont le mandat s'achevait fin 2012. Il s'agit d'une «très bonne décision», juge le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi à l'issue de cette réunion. «Nous allons maintenir» le plafond de production actuel, fixé à 30 millions de barils par jour (mbj) pour l'ensemble des 12 Etats membres, «rien ne change à la situation actuelle», a-t-il indiqué. Ce plafond a été adopté en décembre 2011, sans tumulte. Et il a été reconduit en juin sans impartir de quotas individuels par pays. Seulement, ces quotas sont largement dépassés, des pays surproduisant. La production réelle tourne autour de 31,22 millions de barils par jour, selon des chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). L'effondrement de la production iranienne (-25% en un an), pénalisée par les sanctions internationales, n'a pas changé grand-chose à la situation actuelle, l'Arabie saoudite ayant gonflé son offre pour compenser la production iranienne. En gros le marché reste équilibré et il n'y a pas de raison de pomper davantage. Le marché est suffisamment approvisionné (...) nous produisons ce dont le marché a besoin, s'était justifié avant la rencontre d'hier le ministre émirati de l'Energie, Mohamed Ben Daen al-Hamili, se disant «satisfait» des prix actuels du baril, stabilisés depuis deux mois autour de 110 dollars à Londres. Par ailleurs, le Libyen Abdallah El-Badri, secrétaire général de l'Opep depuis 2007 et dont le mandat se terminait fin 2012, a été maintenu à son poste pour une année supplémentaire. Al-Nouaïmi, commentant cette décision, a indiqué qu'il n'était «pas déçu», qualifiant El-Badri de «très expérimenté». La désignation d'un successeur à El-Badri, laissé en suspens en juin faute de consensus, fait l'objet d'âpres discussions entre les Etats membres, partagés entre les candidats présentés par l'Arabie saoudite, l'Irak et l'Iran pour ce poste essentiellement honorifique, après le retrait début décembre d'une candidature équatorienne. La nomination d'une nouvelle tête pour l'organisation pétrolière devrait être discutée lors de la prochaine conférence ministérielle en mai. Désigné pour un mandat de trois ans, le secrétaire général de l'Opep a principalement une fonction de représentation. Mais il est chargé aussi de préparer les réunions ministérielles et de favoriser les rapprochements entre les vues, souvent divergentes, des Etats. Y. S.