16 juin 1982 - 17 juin 2014. 32 ans jour pour jour séparent ces deux dates importantes dans l'histoire du football national. La première est pratiquement l'acte fondateur du football algérien sur le concert international du ballon en compétition officielle. Le 16 juin 1982, l'Algérie a frappé un grand coup en s'imposant 2-1 face à la grande Allemagne de Paul Breitner, Karl Heinz Rummeninge, Manfred Kaltz, considérés à l'époque comme les monstres du football mondial. Ce jour-là, un coup de tonnerre a déchiré le ciel des Asturies. Pour ses premiers pas en Coupe du monde, l'Algérie, dirigée à l'époque par Mahieddine Khalef, a humilié la Manshafft sous les yeux ébahis des Espagnols et incrédules des Allemands. 32 ans, trois Coupes du monde et neuf matchs plus tard, l'Algérie version Vahid Halilhodzic a rendez-vous avec son destin. Les camarades du capitaine Madjid Bougherra, dont ce sera la 2e Coupe du monde, rééditeront-ils l'exploit de leurs aînés Cerbah, Guendouz, Mansouri, Fergani, Dahleb pour ne citer que ceux-là ? Difficile d'avancer le moindre pronostic dans la mesure où la sélection 2014 arrive en Coupe du monde sans beaucoup de certitudes ni de matchs référence. A l'instar de 1982, l'Algérie ouvre le chapitre Coupe du monde face à une solide équipe européenne, classée première de son continent pour l'année 2013. A entendre et lire le coach national, on a l'impression que les Verts arrivent pour la première fois en Coupe du monde. Il a même dit : «La seconde mi-temps contre la Roumanie est la meilleure prestation de son histoire que l'Algérie a fourni.» C'est fort de café ! S'il avait pris soin de revisiter l'histoire, il aurait fait l'économie d'une telle absurdité. Passons. Le plus important, à présent, c'est le rendez-vous face à la Belgique. Les camarades de Faouzi Ghoulam doivent bien le négocier pour préserver leurs chances de qualification au prochain tour.La sélection a des atouts pour. Il faudra battre la Belgique. Plus facile à dire qu'à faire. Dans son histoire, la Belgique n'a jamais disposé d'un groupe de joueurs aussi talentueux et qui évoluent un peu partout dans le monde. Jugez-en : 11 joueurs jouent en Angleterre et pas dans n'importe quel club à l'instar de Hazard (Chelsea), Mignolet (Liverpool), Kompany (Manchester City), Vertongen, Dembelé et Chadli (Tottenham), Fellaini et Januzaj (Manchester United), Mirallas et Lukaku (Everton), sans oublier les «Espagnols» Courtois et Alderweireld (Atletico Madrid), l'Italien Dries Martens partenaire de Faouzi Ghoulam à Naples…, sans oublier Kevin de Bruyne (Wolfsburg) et le prodige Divock Origi (19 ans) qui pourrait être la révélation belge de la Coupe du monde 2014. Sur le papier, la Belgique est impressionnante… comme l'était l'Allemagne en 1982. Ce serait bien, pour le football algérien, que la génération Feghouli fasse aussi bien que celle de Belloumi-Assad-Madjer. La Coupe du monde est le meilleur théâtre pour entrer dans l'histoire. Le 16 juin à El Milinon, l'Algérie est entrée dans la légende du football et a écrit une des plus belles pages de son football. L'exploit sera-t-il réédité aujourd'hui ? C'est tout le mal que les supporters souhaitent.