Depuis une quinzaine de jours, une mégacampagne de nettoiement est lancée à travers les communes de la capitale. De la blancheur d'Alger, il reste peu. Outre la pollution générée par les millions de véhicules qui roulent dans la capitale, cette dernière croule sous les ordures. L'incivisme et l'incompérence de l'Etat à gérer ces tonnes de détritus sont la première cause de ce désastre. Bouteilles vides, restes de nourriture et divers autres déchets jonchent les trottoirs en dégageant des odeurs nauséabondes à longueur de journée. Pour les citoyens, les éboueurs n'ont pas d'horaire fixe et passent à l'heure qui les arrange ; les agents de nettoiement, eux, rejettent la balle dans le camp des citoyens, en insistant sur leur manque de civisme, car ils déposent leurs ordures sur les trottoirs à n'importe quelle heure. Une responsabilité partagée que ces deux parties doivent absolument assumer, surtout avec l'arrivée du mois sacré. Durant ces 30 jours, l'insalubrité sera à son maximum. La prolifération spectaculaire des marchés parallèles est aussi en cause, car ils sont considérés comme les premiers générateurs de déchets.Un petit tour du côté de Boumati dans la commune d'El Harrach, du boulevard Marseille à Bachedjarrah ou du marché Dubaï, à Bab Ezzouar, suffit pour confirmer cela. Avec la saison des grandes chaleurs, la situation ne fait qu'empirer. Pour remédier à ce problème, les responsables locaux déploient tous les moyens qu'ils possèdent. Depuis une quinzaine de jours, une mégacampagne de nettoiement a été lancée à travers les différentes communes de la capitale. A Sidi M'hamed, 90% du parc roulant a été mobilisé pour cette campagne. «Nous avons mis à la disposition des 70 agents de nettoiement 10 camions, 5 citernes et 3 balayeuses. Pour mieux gérer la situation, nous avons découpé la commune en quatre zones, à savoir les boulevards Hassiba Ben Bouali et Belouizdad, une partie de la rue Didouche Mourad et les Groupes du 1er Mai», déclare M. Zenasni, premier responsable de la commune. Selon notre interlocuteur, plus de 10 tonnes de déchets ont été collectés lors de cette période. «Nous sommes en train de jouer au chat et à la souris. Nous sommes vraiment dépassés à cause de l'incivisme des citoyens. Toutefois, nous ne baissons pas les bras. Nous avons d'ailleurs une opération spéciale Ramadhan qui visera, en plus des quartiers, les marchés et les placettes», conclut-il. Dans la commune de Draria, les responsables ont fait appel à 9 équipes de Blanche Algérie. En plus du travail d'ExtraNet, la wilaya leur a accordé une aide financière pour le recrutement de nouveaux agents, ainsi que la location d'engins et de camions. Selon Bezina Hamid, premier vice-président de cette APC, cette aide s'élève à 4 millions de dinars. «Nous avons collecté près de 600 tonnes de déchets rien que pour le désherbage et l'éradication des petites décharges sauvages», ajoute-t-il. De son côté, Yakoubi Nassima, chef de département technique et environnement à NetCom, déclare que de gros moyens sont utilisés pour lutter contre ce problème d'insalubrité. En plus du premier quota de bacs métalliques galvanisés mis sur la voie publique, quelque 1000 autres seront acquis incessamment, dont certains seront installés sur le boulevard du 1er Novembre, à La Casbah, rue Larbi Ben Mhidi (commune d'Alger-Centre) et à la cité Rabia Tahar à Bab Ezzouar, où une opération-pilote de tri sélectif a déjà été lancée. «Dans un marché de gré à gré, 50 bennes tasseuses et 25 microbennes seront bientôt acquises. Vu que 60% des déchets sont des matières organiques et se dégradent très rapidement, nous comptons doubler les rotations de nos camions pour atteindre quatre voyages par jour. Ce sera opérationnel d'ici le mois de Ramadhan prochain», conclut-elle. L'intention et la volonté sont présentes, il reste à voir le résultat.