Situation - Alger enregistre beaucoup de lacunes en matière de gestion et de collecte des ordures ménagères, en dépit des campagnes de nettoyage menées dans plusieurs quartiers. Plusieurs ruelles et artères d'Alger ont perdu de leur esthétique, en raison des amas de déchets qui jonchent les trottoirs, notamment dans les zones abritant des marchés anarchiques, comme El-Harrach (Boumaâti), Bab Ezzouar (marché Dubaï et El-Djorf), Bab el-Oued, Bouzaréah, Les Eucalyptus et Baraki, où l'insalubrité fait désormais partie du décor, entraînant la prolifération d'insectes, de rats et de chiens errants en quête de nourriture. Au quartier des 100-Logements de Bouhamam à Bouzaréah, les habitants ont indiqué que «les ordures ménagères n'ont pas été collectées depuis plus d'une semaine», engendrant «des points noirs nocifs pour la santé et l'environnement». A Bab Ezzouar, les marchés anarchiques sont la principale cause du cumul des ordures dans les rues et les espaces verts, notamment dans les cités Sorecal et El-Djorf. L'entreprise de collecte et d'enlèvement des déchets domestiques de la wilaya d'Alger, Netcom, a consacré, à cette zone en particulier, 43 camions et mobilisé 300 agents d'entretien. Dans ce sens, Mme Houria Oulebsir, membre du comité de santé, de l'hygiène et de l'environnement à l'Assemblée populaire de wilaya (APW) d'Alger a insisté sur la nécessité «d'installer dans les quartiers et agglomérations des bennes gigantesques» pour la collecte et le tri des déchets. Mme Oulebsir a évoqué le projet pilote lancé au quartier de Dély Ibrahim, où des bennes jaunes ont été installées pour la collecte des déchets. La même responsable a souligné l'importance de la nouvelle entreprise Extranet créée en avril dernier pour compléter le rôle de «Netcom». Elle a, dans ce sens, mis l'accent sur le rôle de cette nouvelle entreprise qui prendra en charge «28 autres communes», ajoutant que la wilaya a consacré 3,6 milliards de dinars de son budget au soutien de toutes les entreprises spécialisées dans la gestion et la collecte des ordures ménagères. L'entreprise Extranet qui sera opérationnelle début janvier 2014, va employer 2 600 agents qui travaillaient dans différentes communes de la wilaya. Mme Nassima Yaâkoubi, responsable technique à Netcom, estime, quant à elle, que «la dégradation de l'environnement à Alger est le résultat des attitudes des habitants qui ne respectent pas les horaires fixés pour le dépôt des ordures (21h)». Plusieurs habitants ne mettent pas leurs ordures dans les bacs, a-t-elle indiqué. Pour sa part, Nacer Djabi, sociologue, a appelé toutes les autorités concernées à contribuer aux opérations de sensibilisation, visant à ancrer la culture de l'éducation environnementale chez les générations montantes. Il a indiqué que le citoyen algérien «respecte les règles d'hygiène lorsqu'il voyage et chez lui, mais il jette ses ordures ménagères dans la rue, car il s'est habitué à le faire par insouciance», ajoutant néanmoins que «l'acquisition d'une éducation et d'une culture environnementale n'est qu'une question de temps». Un médecin spécialiste des maladies respiratoires au CHU de Beni Messous a, quant à elle, appelé à pallier la dégradation de l'environnement, à travers l'amélioration des moyens de collecte et de tri des ordures ménagères, imputant la prolifération de certaines maladies dermatologiques et respiratoires, comme les allergies et l'asthme, à la pollution due à l'amoncellement des ordures dans les rues et sur les trottoirs.