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Un café à la villa Montfeld
Visite à la résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger
Publié dans El Watan le 19 - 06 - 2014

La villa Montfeld est la résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger. Elle est située rue Bachir El Ibrahimi (ex-Beaurepaire) à El Biar, sur les hauteurs de la capitale.
L'ambassadeur Henry Ensher et son épouse Mona nous invitent à y prendre un café. Une occasion pour visiter les lieux et découvrir ses beautés cachées. Autant parler d'une offre inédite puisque cette villa n'a jamais été ouverte au regard de la presse d'une manière aussi détaillée. «Nous avons passé de bons moments en Algérie, surtout dans cette maison antique. C'est une pièce du patrimoine, un véritable joyau architectural qui fait partie de l'histoire de l'Algérie», avoue Mona.
Henry Ensher plonge dans un texte de 44 pages écrit en 1991 par Christopher Ross sur l'histoire de la résidence et des propriétés américaines à Alger. On y apprend beaucoup de choses, notamment sur les propriétaires de cette maison de style mauresque entourée d'un vaste jardin sur deux niveaux. La villa a été construite au milieu des années 1850 par deux femmes britanniques. La clôture a été installée vers 1836, alors que les plans et les cartes architecturaux remontent à 1830. «Au XIXe siècle, il était à la mode pour les Britanniques de construire des maisons d'hiver à Alger», précise l'ambassadeur.
Les portes en bois et les faïences bleue et blanc de la résidence proviennent de La Casbah d'Alger. Récupérées de maisons détruites ? Achetées ? On ne le sait pas avec exactitude. Le plafond en bois a été fait par des artisans algériens sollicités par les propriétaires britanniques. A huit reprises, cette résidence a changé de mains. La famille britannique de Archibald Briggs avait habité la villa Montfeld entre 1863 et 1866, avant de la céder à Anna Leigh Smith qui y demeura 43 ans. L'avocat britannique Robert Bevan et son épouse Helen Ross rachetèrent la villa en 1909 pour y habiter jusqu'en 1931. Cette année là, Helen Ross décida de léguer la villa pour une courte durée à plusieurs associations et clubs, dont The Society for the Assistance of Ladies in Reduced Circumstances, The Distressed Gentlefolk's Aid Association, The Home of Rest for Horses et The Royal UK Beneficent Association.
Le Français Paul Perrier, qui était propriétaire du journal l'Echo d'Oran, repreit la maison vers 1932. Son fils Lucien Raoul Perrier, s'installa également dans la villa avec Suzanne Marie Mathilde Lacanaud. Lucien Raoul Perrier était co-propriétaire et directeur général de La Dépêche quotidienne d'Algérie de 1949 à 1959, puis de l'Echo d'Oran de 1957 jusqu'à l'indépendance de l'Algérie. Les journaux des Perrier avaient la sale réputation d'être favorables aux thèses du régime nazi dans les années 1940.
Les Alliés qui débarquaient en Afrique du nord, avaient censuré ces journaux pro-Hitler. Les Perrier accueillaient plusieurs invités à la villa Montfeld comme Marcel Bernard Peyrouton, gouverneur général de l'Algérie du 20 janvier au 3 juin 1943. Il fut ministre de l'Intérieur sous le maréchal Philipe Pétain entre septembre 1940 à février 1941 (le régime de Vichy). Son successeur, le général Georges Catroux, gouverneur général de l'Algérie jusqu'à septembre 1944, avait également séjourné à la villa Montfeld. Le 9 septembre 1944, le général Catroux fut nommé ministre de l'Afrique du Nord dans le premier gouvernement du général De Gaulle, avant d'être affecté à Moscou en tant qu'ambassadeur de France en URSS après la fin de la Guerre mondiale. Vers juillet 1947, le gouvernement américain décida d'acheter la villa Montfeld. Montant de la transaction : 50 millions de francs.
Chemin fleuri
Le 16 juillet 1948, le consul général et ambassadeur des Etats-Unis à Alger s'installait pour la première fois dans cette résidence. Le premier ambassadeur des Etats-Unis de Algérie indépendante fut William Porter, entre 1962 et 1965. La villa avait été restaurée par les architectes britanniques Joseph Bucknall et Barthélémy Vidal avant sa reprise par les Américains. «Nous avons sollicité les services d'un architecte espagnol pour la restauration des piliers de la maison. Lorsque le gouvernement américain a racheté la villa, plusieurs travaux de réparation ont été menés pour sauvegarder l'aspect architectural de la maison. Du marbre a été ajouté dans une partie de la bâtisse», précise Mona Ensher. Elle évoque également la «lutte» contre l'humidité qui menace la structure. «Nous avons équipé la maison d'appareils pour réguler le taux d'humidité après que nous ayons constaté l'existence de fissures. Les différents tremblements de terre ont laissé des traces. Nous avons dû refaire les carrelages», dit-elle.
Le visiteur de la villa Montfeld emprune un petit chemin fleuri avant d'arriver devant une porte en bois qui donne sur un hall ouvert, qui ressemble au «wast eddar» des maisons de La Casbah d'Alger. Le hall est décoré de pots de fleurs. Une deuxième porte en bois foncé donne sur un petit hall intérieur où l'on retrouve des pièces d'artisanat. Avant d'atteindre le premier salon, l'invité passe par un autre wast eddar entouré d'arcades illuminées par un lustre en cuivre qui ressemble à un fanous des Mille et une nuits.
Au sol, du marbre blanc, noir et gris. Une table décorée de roses blanches occupe le milieu du hall. Des peintures composées par le jeune artiste-photographe Mizo (Hamza Mekkidèche de son vrai nom), des pièces en cuivre, une cheminée et des soundouk ottomans décorent le premier salon, plus grand que le deuxième. «Je choisis le salon en fonction du nombre de mes invités. S'ils sont moins de cinq, je me mets dans le deuxième salon. C'est plus intime», confie l'ambassadeur. Les cuisines sont au rez-de-chaussée. L'un des salons donne accès à la piscine et à sa terrasse, qui dominent une partie de la baie azure d'Alger. Au sol, deux décorations soulignent la direction nord ou sud de cet espace ouvert, cerné de verdure, où l'ambassadeur organise ses réceptions estivales ou ses ftour du Ramadhan.
Les deux étages supérieurs sont occupés par des chambres, chacune d'elle portant un nom. La plus grande chambre est généralement réservée aux invités de marque, comme les ministres. La salle d'eau de cette chambre est une petite œuvre d'art avec ses faïences et ses couleurs. «La villa Montfeld est une pièce du patrimoine. De nos jours, le gouvernement américain ne peut plus s'offrir ce type de résidence», précise Henry Ensher.
Existe-il un critère au pour l'achat des résidences pour les ambassadeurs américains ? «Un bureau au département d'Etat s'occupe de ces questions. Les résidences sont louées ou achetées. L'achat n'est pas systématique. Il faut savoir que la résidence de l'ambassadeur d'Algérie à Washington a été achetée par le gouvernement algérien. C'est une maison historique, qui a été occupée par le président Lyndon Johnson après la mort de Kennedy. Une résidence qui ressemble beaucoup à la Maison-Blanche», souligne Mona Ensher. Lyndon Johnson fut le 36e président des Etats-Unis, entre 1963 et 1969.Selon David Ensher, la villa Montfeld d'Alger est dans le top 10 des plus belles résidences diplomatiques américaines dans le monde. Celles de Prague, Moscou et Beyrouth sont également citées.


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