La condamnation de l'ancien correspondant du Matin à deux mois de prison et à 15 000 DA d'amende et de dommages et intérêts par le tribunal de Bouira a été confirmée mardi par la chambre d'accusation. Tous ceux de nos confrères qui ont assisté au déroulement de ce procès, qui mettait en présence le directeur de la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) et l'ancien correspondant du Matin et sa source, ont exprimé leur étonnement en apprenant hier ce verdict, alors que le procureur général venait de rendre un hommage direct à la presse et à la défense, déclarant dans son réquisitoire qu'« il ne peut y avoir un Etat fort sans une presse et sans une défense fortes ». En effet, l'avocat de notre confrère du Matin et de l'ex-magasinier de la CCLS venait de prouver que l'accusation de détournement rapportée dans l'article incriminé, paru en novembre 2004 dans ce quotidien suspendu quelques mois plutôt, est corroborée par deux expertises ordonnées par le juge d'instruction. Dès que ce magistrat a pris connaissance du dossier accablant ficelé par deux employés de la CCLS, il a déclenché ces deux expertises qui concluaient, selon cet avocat, au détournement. Il y a également ce tout nouveau contexte marqué apparemment par une certaine détente dans les rapports pouvoir-presse, qui fait que la corporation digère mal cette condamnation jugée un peu excessive, le condamné n'ayant après tout fait que son travail de journaliste.