Le tribunal de Bouira a rendu son verdict hier à propos de l'affaire de l'ancien correspondant du Matin. Ce dernier a été condamné à deux mois de prison ferme, à 10 000 DA de dommages et intérêts et à 20 000 DA d'amende. La même peine a été infligée à l'ex-magasinier de la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) pour la même affaire. Rappelons que le directeur de la CCLS, réagissant à un article paru le 3 janvier 2004 au quotidien Le Matin, a porté plainte le 11 novembre de la même année contre le correspondant du Matin. Celui-ci a beau dire qu'il n'avait fait que son travail de journaliste en écoutant et rapportant les propos de l'ancien magasinier et du directeur de la CCLS, il n'a pu influer sur le cours de l'affaire. Cette condamnation a fait réagir la presse locale qui y a vu le signe évident d'une « cabale orchestrée contre la presse indépendante ». La corporation prend à témoin l'opinion nationale et internationale et dénonce « l'acharnement de la justice algérienne à condamner l'acte d'écrire » arraché de haute lutte ainsi que la « cascade de procès (visant) les journalistes et correspondants de la wilaya de Bouira ». De son côté, le mouvement citoyen a rebondi sur cette condamnation, en assurant par la voix du délégué Djaffar Abdadou de son soutien à la presse indépendante.