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Beaucoup d'élèves arrivent au CEM sans savoir lire, écrire ni compter
Messaoud Amraoui. Chargé de communication de l'Union nationale des personnels de l'education et de la formation (Unpef)
Publié dans El Watan le 20 - 06 - 2014

L'Unpef, syndicat enseignant, a manifesté hier pour protester contre des promesses non tenue. L'occasion pour El Watan Week-end de rencontrer Messaoud Amraoui, un des membres fondateurs du syndicat pour un état des lieux sur l'école algérienne.
-Des sit-in au niveau des wilayas, une manifestation à Alger hier. Quelles sont les revendications du corps enseignant ?
Cette manifestation est symbolique, elle vise à montrer aux pouvoirs publics que la famille de l'éducation est inquiète de la non-application des engagements pris par l'Etat et le ministère de l'Education nationale. En particulier, nous demandons l'application immédiate de l'accord du 17 février dernier, qui a eu lieu sous l'autorité du Premier ministre. Nous avons commencé par les wilayas pour alerter l'opinion publique. Nous avons choisi cette date, après avoir contribué à l'organisation des examens de fin d'année, justement pour ne pas les perturber et ne pas être accusés de prendre en otage les élèves, comme c'est souvent le cas. En revanche, je vous garantis que si nous ne sommes pas entendus, il faudra s'attendre à des grèves dès la prochaine rentrée scolaire.
-Concrètement, quels sont ces engagements dont vous demandez le respect ?
Tout d'abord, le personnel en poste depuis une trentaine d'années et à qui on demande de se conformer aux exigences faites aux nouvelles recrues doivent être maintenus. Ensuite, le 3 juin 2012, une loi a été promulguée et tous les enseignants formés après cette date ne peuvent bénéficier de la même évolution salariale que les autres. La formation est exactement la même, rien ne justifie donc cette différence de traitement. Les corps communs (ndlr : soumis à l'article 87 bis du Code du travail) vivent dans des conditions difficiles. Certains gagnent 13 000 DA, alors que le SMIC est fixé à 18 000 DA. Est-ce raisonnable de les laisser mourir de faim jusqu'en 2015, date à laquelle l'article 87 bis doit être modifié ? A l'Unpef, nous exigeons la suppression de cet article de loi. Par ailleurs, le personnel d'inspection et d'administration ne bénéficie pas des primes d'encadrement et de pédagogie et le syndicat lutte pour ce droit. Le dossier du Sud est également important, les primes de zone sont calculées sur la base d'un niveau de vie de 1989, ce qui ne répond à aucune logique.
-Quel jugement portez-vous justement sur l'organisation des examens de fin d'année?
J'affirme que l'ensemble des examens se sont déroulés dans de bonnes conditions. Les questions étaient à la portée des élèves et dans les limites du programme fixé par la tutelle. Les résultats vont dépendre de trois critères. Le premier dépend exclusivement de l'élève et de sa préparation, le deuxième et le troisième des consignes étatiques. Il s'agit de la difficulté des sujets et du barème de correction. Je tiens à rassurer : aucune erreur ne peut se glisser de par le système de correction mis en place.
-L'Unpef a été le premier syndicat à donner un taux approximatif de réussite à l'examen de fin de cycle primaire. Des chiffres pour le BEM et le baccalauréat ?
Nous avons donné cette estimation de près de 80% de réussite à l'examen de fin de cycle primaire parce qu'il est évident que l'Etat fait tout pour qu'il soit une réussite, simplement parce qu'en termes d'effectifs, il est difficile de garder des redoublants dans les écoles primaires. Avec les mécanismes qui consistent à utiliser la moyenne annuelle de l'élève et la mise en place d'une seconde session, au final on atteint les 95% de réussite. Pour ce qui est du bac et du BEM, sans pouvoir encore donner de chiffre, il est clair que les taux de réussite seront supérieurs à ceux de l'année dernière, parce qu'aucun scandale n'a émaillé les examens, pas de fuite sur facebook, pas de triche à grande échelle, contrairement à l'année dernière.
-N'y a-t-il pas politisation des examens de fin d'année ?
Je ne peux pas faire une telle affirmation en ce qui concerne le BEM et le bac. En revanche, un oui massif pour l'examen du cycle primaire. Et cela crée un vrai problème ! Il faut savoir qu'un nombre important d'élèves qui arrivent au CEM ne sait ni lire, ni écrire, ni compter. Cela crée un dilemme pour le professeur qui doit choisir entre relever le niveau de ceux qui sont en difficulté et traiter le programme normalement pour le reste des élèves. C'est un constat amer, mais en tant que syndicat, nous sommes obligés de le faire.
-La nouvelle ministre de l'Education a affirmé que les engagements pris par l'Etat seraient respectés.
Nouria Benghabrit est nouvelle à la tête de l'Education nationale, il est trop tôt pour la juger. Mais les promesses ont été faites en février, avant sa nomination. Rien ne nous assure qu'elles seront tenues. Nous avons été conviés par la ministre lors de la rencontre avec les syndicats. Cependant, le courrier est arrivé la veille, en fin d'après-midi, ce qui nous a empêchés de nous organiser et de nous coordonner avec nos camarades des régions de Béchar, Ghardaïa et Biskra. Pour les assises de juillet, nous attendons toujours l'invitation.
-Un cliché est en train de naître, celui du professeur constamment en grève.
Je pense que les parents d'élèves responsables ne disent pas cela parce qu'ils savent que l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants est le passage obligé pour un enseignement de qualité. Le professeur ne peut pas se donner à 100% s'il doit penser à la manière dont il va payer son prochain loyer, comment il va finir le mois... Et notre but, c'est précisément d'atteindre un niveau d'éducation d'excellence ! Mais on ne parle de nous que pour évoquer les grèves et la supposée prise en otages des élèves, alors qu'un tiers d'entre eux sont enfants de professeur. Personne ne nous soutient quand nous parlons des problèmes de l'école algérienne, de la surcharge, du rythme scolaire, des programmes.
-Plusieurs spécialistes affirment que l'école algérienne est en crise.
Oui mais pas en matière d'équipement comme beaucoup le pensent. Dans ce secteur, l'Etat a fait beaucoup d'efforts. Seulement, quand on parle d'éducation d'excellence, cela n'est pas suffisant. Le problème majeur est qu'aucune formation n'existe pour que l'enseignant soit au diapason en termes de progrès, alors que c'est ce qu'on exige d'eux depuis la réforme de 2003. Tant que cette formation continue ne sera pas assurée, notre école ne pourra pas avancer. Par ailleurs, la commission Benzaghou a justement été mise en place pour lever le voile sur les problèmes que connaît l'école et y apporter des solutions. La ministre elle-même, qui faisait partie de cette commission, reconnaît que le fruit de ce travail n'a jamais été appliqué.
-Que pensez-vous justement des premiers changements que veut opérer la ministre ?
Nous attendons de voir ses propositions concrètes. Pour l'instant, cela nous convient, que ce soit pour le tamazight ou le français, par exemple. Nous sommes en faveur de l'ouverture à toutes les langues, et surtout l'anglais, qui est la clé de voûte du développement. Oui pour le français, parce que de nos jours, les élèves ne sont performants ni en arabe ni en français. Nous sommes aussi en faveur de l'enseignement obligatoire de tamazight, le débat ne devrait même pas exister, c'est une langue nationale et c'est une honte de voir cette question traîner aujourd'hui encore.


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