Les trois syndicats de l'éducation nationale, Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation), Cnapeste (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique élargi) et le Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) mettent fin à leur mouvement de grève. Sans pour autant arracher la satisfaction de leurs revendications. Quatre semaines de grève pour l'Unpef, trois pour le Cnapeste et un peu moins pour le Snapest. Contactés par téléphone, les porte-parole des trois syndicats autonomes affirment avoir eu des promesses réelles du ministre délégué chargé du service public pour une prise en charge sérieuse et effective de leurs doléances. «Ils ont donné instruction au ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, de respecter ses engagements passés», indique un représentant du Cnapeste. Par ailleurs, le syndicaliste insiste sur le fait que la Fonction publique s'est engagée à prendre en charge le problème des fonctionnaires dits «en voie d'extinction» dont les adjoints de l'éducation. Ces derniers ont annoncé deux journées de protestation, les 24 et 25 février prochains. De son côté, Meziane Meriane du Snapest, dans un communiqué rendu public hier, au lendemain de la réunion du bureau national du syndicat, en session extraordinaire et sa décision de surseoir au mouvement de grève, soutient qu'un «débat riche et fructueux s'est déroulé en toute transparence et sincérité, concernant les points contenus dans le préavis de grève, déposé au ministère de l'Education nationale, le 12 janvier 2014. Ces points sont, notamment la classification des professeurs d'enseignement secondaire, l'intégration automatique après 10 ans et 20 ans d'ancienneté et l'intégration sans condition comme professeur du secondaire des PTLT (professeurs d'enseignement technique). La réunion s'est terminée par des promesses cosignées avec la source de décision». Le Snapest a alors pris la décision d'arrêter la grève. Pour l'Unpef, cette organisation affirme qu'elle a arraché un grand acquis pour les enseignants du primaire qui se voient passer au grade de professeur d'école primaire, après dix années d'ancienneté et le suivi réussi de la formation de trois ans, imposée par le ministère de tutelle, dans le cadre de la réforme du système éducatif. Pourtant, cette «promotion» ne profite pas à tous, surtout pas les enseignants qui n'ont pas terminé leur formation avant 2012, encore moins ceux qui ne l'ont pas faite, se considérant trop vieux pour cela. Les instituteurs «lésés» dénoncent cette «injustice» et commencent à se mobiliser pour avoir le droit à la promotion, au même titre que leurs collègues. Ils attendent un geste salutaire du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Les cours reprendront demain, dimanche, dans la plupart des établissements scolaires du pays, à l'appel de l'Unpef, Cnapeste et Snapest. Le CLA (et d'autres syndicats, notamment ceux de la santé) seront en grève, en protestation contre leur exclusion des travaux de la tripartite. L'instabilité et le flou s'installent davantage dans le secteur de l'éducation nationale. Après les syndicats, ce sont les élèves qui appellent à l'arrêt des cours pour une durée indéterminée. Ils affirment clairement leur refus de rejoindre leurs classes, durant les vacances de printemps, et les jours de samedi et mardi, périodes fixées pour le rattrapage des cours ratés durant les jours de grève. Ils contestent aussi et avec force la décision du ministre, Abdelatif Baba Ahmed, d'aller vers la prolongation de l'année scolaire 2013/2014 et le report des examens de fin d'année, le baccalauréat particulièrement. Les élèves de terminale se mobilisent pour de nouvelles marches pour ce qu'ils appellent «El Ataba», c'est-à-dire «un seuil des programmes». L'appel est lancé sur les réseaux sociaux, Facebook principalement. Il est lancé par un groupe qui s'est appelé «Le Syndicat De Les Elèves». Oui, c'est écrit comme cela. Ce n'est pas une erreur du journal, mais des jeunes lycéens. Jusqu'à présent, aucun élève n'a pensé à corriger l'erreur de français. Le ou les présumés auteurs de cette erreur diront que c'est une faute de frappe, permise sur Facebook «parce qu'on écrit vite et qu'on n'a pas le temps de corriger les petites erreurs de frappe». Déplorable ! C'est cela le niveau que les réformes mises en place en 2003 visaient ? C'est cela le travail pour lequel les enseignants réclamaient des augmentations de salaire et des promotions ? L'école algérienne est malade. Très malade. K. M.