Une rencontre avec les professionnels de la pêche entrant dans le cadre d'une opération de sensibilisation sur le Pescatourisme (tourisme de pêche), a été organisée, mercredi dernier, au siège de la direction de la pêche et des ressources halieutiques, en présence de deux experts étrangers. Il s'agit de l'italienne Marina Gomei, coordinatrice du Fonds mondial pour la nature (WWF) et le français Remi Bellia, délégué général de l'association Marco Polo Echanger Autrement (MPEA), créée en 2005. La rencontre organisée par la direction de la pêche en collaboration avec le parc national de Taza (PNT), a réuni le président de la chambre de la pêche et des représentants de patrons- pêcheurs et de l'association des plaisanciers. Dans son allocution liminaire, le directeur de la pêche, M. Hocine Bousbia a brossé un tableau sur le littoral de la wilaya de Jijel, long de 120 km et qui dispose de trois ports de pêche et de plaisance, dont celui d'El Aouana en cours d'achèvement. De son coté, Mme Nadia Ramdane, chef de projet-pilote Med PAN Sud pour la création d'une aire marine protégée, est revenue sur l'atelier de réflexion et de consultation sur la pêche durable, organisé les 9 et 10 mars 2013, dont le rapport présenté conclut sur la nécessité de réagir «en termes de rentabilité et de durabilité de la ressource dans le court, moyen et long terme pour l'amélioration des rendements, de la ressource et enfin la pérennité de l'activité de la pêche locale et de l'écotourisme». Et c'est dans ce prolongement qu'intervient l'une des activités alternatives en l'occurrence le pescatourisme. Une forme d'activité touristique alliant la profession à l'activité de loisir. Existant en Italie sous une autre forme depuis les années 1990, le pescatourisme donne la possibilité aux pêcheurs d'accueillir des touristes à bord de leur embarcation pour leur faire découvrir, le temps d'une matinée ou un après-midi leurs activités de pêche. Un film retraçant l'expérience dans le domaine d'un pêcheur en France, réalisé par l'association MPEA a été projeté pour imprégner l'assistance du projet, alors que Mme Ramdane, a montré des photos réalisées en Albanie, sur le même sujet mais avec un pêcheur qui a carrément abandonné son métier, pour ne s'occuper que de tourisme en mer. Remi Bellia a décortiqué les étapes et les combats menés depuis 2007 pour arriver à reconnaître et réglementer cette activité en France. Cette dernière est une réponse au problème de la ressource et de la baisse des revenus des pêcheurs qui appliquent un tarif unique, pour éviter tout litige entre eux. Ainsi, dira-t-il, il aura fallu trois ans pour réformer la réglementation et la mise en place d'une autorisation. Les conditions d'embarquement, les mesures de sécurité nécessaires, le parcours proche des côtes, la liste des passagers sont autant de conditions conçues pour encadrer et sécuriser cette activité alternative qui se pratique actuellement sur les embarcations de moins de 12 m. Et c'est justement ce point qu'un représentant des professionnels de la pêche a abordé pour situer la difficulté d'agir de la sorte actuellement en Algérie. C'est pour ça qu'il est nécessaire d'engager chez nous une réflexion sur les mesures réglementaires à prendre pour dissocier cette activité du domaine réservé au transport des passagers – puisque ce n'en est pas un – et réglementer cette activité par un texte qui assure les droits et devoirs de tout un chacun.