Leader incontesté dans la fourniture de solutions de sécurité et de gestion de réseaux d'entreprises et d'opérateurs, l'américain Arbor Networks a décidé de se développer en Afrique du Nord, notamment en Algérie, Tunisie, Maroc et en Libye, en nommant le Tunisien Moncef Zid au poste de responsable du développement pour la région. -Que représente le marché africain pour un Arbor Networks ? Pourquoi avoir décidé de se développer dans la région ? Arbor Networks protège 95% des grands opérateurs mondiaux (Verizon, ATT, FT, BT, TATA...) et possède une visibilité pointue sur 60% du Trafic Internet et nous souhaitons avoir plus de visibilité pour mieux suivre et repérer les pirates et les nouvelles menaces ayant pour origine Internet et ciblant des services tels que les banques, l'énergie et les administrations sensibles. De par sa position politique et économique en Afrique et de par son potentiel de croissance, l'Algérie est une cible pour les attaques politiques, économiques et idéologiques. C'est pour répondre aux besoins en matière de protection contre ces attaques qu'on m'a donné la responsabilité de développer et de promouvoir nos solutions sur le marché algérien et le Maghreb d'une façon plus large, qui constitue pour nous une opportunité de marché formidable. -Pouvez-vous dresser un état des lieux de la cybercriminalité en Algérie ? Selon les statistiques, 91% des entreprises dans le monde ont subi au moins une attaque en 2013. Aux Etats-Unis comme en Europe, la transparence nous permet d'avoir des statiques très précises sur les attaques visant des pays ou bien des services particuliers. Par contre, dans certaines régions du monde les attaques malveillantes sont encore un tabou et ne sortent pas la direction du système d'information des entreprises et des administrations qui ne communiquent pas ce type d'informations. Il est donc très difficile de connaître le nombre de cyber-attaques dans ces régions.En ce qui concerne l'Algérie, le rapport établi par Arbor Networks datant de 2013 révèle que 300 attaques malveillantes de type (DDoS : attaque par déni de service) ont ciblé des sites web algériens, sachant que certaines dépassent les 5 Gbps. Le rapport du premier trimestre 2014 montre une augmentation très importante dans la taille des attaques (+ 6 Gbps). -Les entreprises algériennes sont-elles conscientes du risque que représentent les cyber-attaques ? Est-ce qu'elles se protègent correctement ? Les entreprises algériennes, comme celles de la majorité des pays du Maghreb sont restées sur des moyens de protection classiques qui ont étés dépassées technologiquement par les pirates (Firewalls, IPS, IDS,…). Les menaces malveillantes ne sont pas encore prises au sérieux, les solutions de protection ne constituent pas une priorité, on ne consacre pas de budget à l'acquisition de ce type de solutions.