Israël a lancé son plus important déploiement en Cisjordanie depuis 2005. La Palestine a décidé samedi de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU en vue de contenir l'«offensive israélienne brutale en cours» contre les Palestiniens, notamment en Cisjordanie occupée. Dans un communiqué, les dirigeants palestiniens ont affirmé avoir eu des contacts intensifs pour tenir une session d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU afin de discuter des moyens de mettre fin à l'«offensive israélienne brutale en cours» contre les Palestiniens, soulignant : «Nous allons saisir les organisations internationales pour protéger notre peuple.» «L'escalade (de l'offensive) israélienne en Cisjordanie, qui a conduit à la mort de cinq personnes et à 400 arrestations, signifie que le gouvernement israélien pousse la situation au bord de l'explosion», ont averti les membres du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et les membres du comité central du mouvement Fatah. Cette escalade entre dans le cadre de l'opération qu'elle a lancée il y a dix jours après la disparition de trois Israéliens près d'une colonie. L'occupant israélien, qui prétend que le mouvement Hamas est responsable de la disparition de trois Israéliens, a lancé son plus important déploiement en Cisjordanie depuis la fin de la deuxième Intifadha palestinienne en 2005, et a arrêté près de 300 Palestiniens. Deux jeunes Palestiniens ont été tués hier par des tirs de l'armée d'occupation israélienne en Cisjordanie. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al Malki, a estimé vendredi que la réaction israélienne, depuis la disparition de trois jeunes Israéliensb, en Cisjordanie, «va au-delà de toute logique», s'indignant de l'absence de réaction de la communauté internationale. Hier, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré qu'aucune preuve n'indique que le Hamas est impliqué dans la disparition de ces trois jeunes Israéliens. Il a dénoncé l'assassinat par l'armée israélienne de deux jeunes Palestiniens dans le cadre de son opération militaire. En plus de la punition collective qu'il infligée au peuple palestinien, le gouvernement israélien a menacé samedi d'expulser Robert Serry, le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, pour avoir proposé son assistance au transfert de fonds qataris à Ghaza, selon la télévision israélienne. Selon le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, cité par la télévision, M. Serry a tenté en vain de convaincre l'Autorité palestinienne de transférer 20 millions de dollars débloqués par le Qatar pour résoudre la crise des salaires des fonctionnaires du Hamas à Ghaza, puis a proposé l'assistance directe des Nations unies. M. Serry a rejeté samedi ces allégations et précisé que c'était l'Autorité palestinienne qui l'avait approché «de manière informelle» sur cette question, a-t-il indiqué dans un communiqué. «La position de l'ONU est claire, il n'y aura d'assistance (à ce transfert) qu'avec l'accord de toutes les parties concernées, y compris Israël», a-t-il précisé dans ce communiqué, expliquant qu'Israël avait immédiatement été tenu informé de «toutes ces discussions» et se disant blessé que son intégrité et son impartialité soient remises en cause. Mais selon la télévision, M. Lieberman (droite ultra-nationaliste) va proposer, lors d'une «réunion d'urgence» au sein du ministère, que M. Serry soit déclaré «persona non grata» en Israël.