«La résistance est la base, mais parfois nous faisons une trêve, parfois nous faisons une escalade sous des formes variées, parfois nous tirons des roquettes, parfois non», a déclaré le chef du Hamas. Le chef en exil du mouvement islamiste Hamas, Khaled Mechaal, a affirmé hier à Ghaza que les formes de «résistance» devaient s'adapter à la situation, laissant entendre que le respect de la trêve avec Israël était dans l'intérêt des Palestiniens. Dans un discours à l'Université islamique de Ghaza, M.Mechaal, qui effectue sa toute première visite dans le territoire palestinien gouverné par le Hamas depuis 2007, a réitéré son appel à l'unité nationale avec le Fatah, dont l'autorité s'exerce sur les zones autonomes de Cisjordanie. «La résistance est la base, mais parfois nous faisons une trêve, parfois nous faisons une escalade sous des formes variées, parfois nous tirons des roquettes, parfois non», a déclaré le chef du Hamas. «O jeunes gens et jeunes filles, vous avez surpris l'ennemi. Ni Netanyahu, ni Lieberman ni Barak n'ont cru que la population de Ghaza, ce petit mais formidable bout de terre, oserait bombarder Tel-Aviv», a-t-il dit en référence au chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu et à ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Avigdor Lieberman et Ehud Barak. «Nous voulons l'unité nationale pour la résistance armée et la résistance populaire. Je vous exhorte à la réconciliation, à l'unité nationale et des rangs palestiniens», a ajouté le chef du Hamas. «La Palestine est trop grande pour qu'un seul mouvement en assume la responsabilité. La Palestine est à nous tous, nous sommes partenaires dans cette nation. Le Hamas ne peut se passer du Fatah ni le Fatah du Hamas, ni d'aucun mouvement», Dans ce contexte, le Fatah, le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas s'est félicité hier de l'appel du chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, à Ghaza, à relancer la réconciliation nationale. Le Fatah «accueille très favorablement le discours de Khaled Mechaal, qui a été très positif sur la question des divisions interpalestiniennes», a affirmé Azzam al-Ahmed, chargé du dossier de la réconciliation au sein du Fatah. Khaled Mechaal a parlé «d'un seul président pour le peuple palestinien, d'une seule autorité, d'une seule loi. Nous ne sommes pas en désaccord sur tous ces points, qui sont au centre de l'accord de réconciliation signé par le Fatah et le Hamas et d'autres mouvements en vue de mettre fin à la division», a-t-il souligné. «L'importance du discours est qu'il a été prononcé à Ghaza en présence de la direction en exil du Hamas. Nous espérons qu'il reflète la position de l'ensemble du Hamas», a ajouté ce responsable du Fatah. Khaled Mechaal s'est heurté à l'opposition d'une partie des dirigeants du Hamas à Ghaza, qui lui reprochaient des positions jugées trop conciliantes envers le Fatah depuis la conclusion d'un accord de réconciliation entre les deux mouvements rivaux en 2011, resté pour l'essentiel lettre morte. «Il est temps de tourner la page de la division» entre la Cisjordanie et la bande de Ghaza, gouvernées respectivement par l'Autorité palestinienne et le Hamas, a répété samedi Khaled Mechaal, à Ghaza où il effectuait sa première visite. «Nous sommes une seule Autorité et notre référence est l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont nous voulons l'unité», a-t-il ajouté, en référence à l'organisation dirigée par M.Abbas - dont le Hamas ne fait pas partie -, signataire en 1993 des accords d'Oslo avec Israël.