Les services de la Police judiciaire (PJ) ont traité durant le 1er semestre 2014, pas moins de 3.097 affaires liées à la consommation, à la commercialisation et au trafic international de la drogue, a révélé mercredi à Alger, le commissionnaire divisionnaire et Directeur de la PJ, Abdelkader Kara Bouhadba. Sur les 3097 affaires traitées, 27 sont liées au trafic international de drogue et autres psychotropes et métamphétamines, 884 à la commercialisation de ces produits et 2186 à leur consommation, à précisé le même responsable, lors d'une rencontre médiatique, organisée à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la drogue. Les affaires en question ont entraîné l'arrestation de 4143 personnes, dont 4084 nationaux, 8 maghrébins et 51 étrangers, ainsi que la saisie de 36,853 tonnes de cannabis, 338 grammes d'héroïne, 33 autres de cocaïne et 326.871 comprimés de psychotropes et métamphétamines, a-t-il ajouté. La valeur de la saisie de résine de cannabis, a t-il expliqué, représente à elle seule pas moins de 7,37 milliards de da (67 millions d'Euros), relevant l'impact financier du marché lié au trafic de drogue ainsi que le "préjudice" financier sur l'économie nationale, considérant qu'il s'agit d'un argent "sale". Evoquant l'implication des mineurs dans des affaires de détention et d'usage de la drogue, le même responsable a fait savoir que sur les 70 personnes ayant moins de 18 ans arrêtées depuis le début de l'année, 6 sont des filles. A la lumière de ces données, la confirmation se précise s'agissant du virement de l'Algérie, d'un pays de transit de la drogue à celui de consommateur, a déploré M. Kara Bouhadba, relevant "l'avancée" des drogues dures que sont la cocaïne et l'héroïne, connues pour leur "dangerosité" sur la santé et l'effet de "grande dépendance" qu'ils entraînent chez les usagers. L'Algérie… pays producteur L'autre risque qui guette l'Algérie, a-t-il averti, est celui de devenir un pays producteur de drogue, plaidant à l'occasion pour la "consolidation" des procédures judicaires et le "durcissement des peines contre les personnes impliquées dans ce type d'affaires. Aussi, les actions des services qu'il dirige sont-elles axées sur les objectifs de réduire la consommation et le trafic de drogue, a-t-il noté à travers notamment le "démantèlement" des réseaux de trafic et de commercialisation de la drogue. Intervenant pour présenter la stratégie de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem ) de lutte contre le fléau de la drogue, son président, le Dr Mostefa Khiati, a plaidé pour que l'Observatoire national de lutte contre la drogue et la toxicomanie redevienne sous la coupe du Premeir ministère au lieu de celle du ministère de la Justice, et ce, pour "davantage d'efficacité", a-t-il argumenté. Rappelant qu'il existe environ 350.000 consommateurs de drogue en Algérie, le président de la Forem a relevé que près de 10 % sont des usagers occasionnels (soit environ 1,5 million) et ont entre 16 et 35 ans. Le coût de la prise en charge d'un toxicomane coûte à l'Etat entre 70.000 et 500.000 DA, a-t-il ajouté insistant sur l'importance de la prévention et de la sensibilisation en vue d'endiguer le phénomène.