Les responsables du secteur de l'énergie sont bien décidés à sortir de leur mutisme habituel et réagir aux attaques qui se multiplient quant à la gestion des ressources en hydrocarbures dont jouit l'Algérie. Ainsi, quelques jours après le ministre de l'Energie qui a riposté avec vigueur aux détracteurs de l'option des gaz de schiste, c'était au tour, hier, du PDG de la compagnie nationale des hydrocarbures de répondre aux critiques concernant l'amélioration des taux de récupération d'hydrocarbures sur les vieux gisements. Abdelhamid Zerguine, dont l'agacement était à peine voilé, a affirmé que de nombreux projets sont planifiés dans ce cadre. Celui-ci évoque d'ailleurs l'intention de Sonatrach de réhabiliter l'énorme gisement de pétrole qu'est Hassi Messaoud, vieux gisement certes, mais qui renferme encore un potentiel important. C'est d'ailleurs dans cet objectif que Sonatrach a signé un contrat EPC avec l'indien Dodsal pour la réalisation d'une station de compression et de réinjection de gaz, pour un montant de 49 milliards de dinars équivalents et un délai de 36 mois. D'une capacité de 24 millions de mètres cubes de gaz/jour, la station, située dans la zone du complexe industriel Naïli Abderrahamane, à Hassi Messaoud-Nord, permettra de maintenir le niveau de production de Hassi Messaoud, lequel s'est stabilité à 400 000 barils/jour par le renforcement des capacités en matière de gas-lift et de réinjection de gaz. De même, M. Zerguine a évoqué le projet de réalisation d'un troisième boosting sur le gisement de gaz de Hassi R'mel d'ici 2015, lequel permettra de récupérer des volumes additionnels de 490 milliards de mètres cubes de gaz. Dans ce sens, le vice-président de l'activité amont de Sonatrach, Saïd Sahnoun, précise que l'objectif est non seulement d'améliorer les taux de récupération, mais aussi de retarder le déclin des gisements. Ainsi, le troisième boosting de Hassi R'mel permettra de retarder son déclin de 6 à 7 ans. Il explique aussi que la nouvelle station de compression permettra à Sonatrach d'éviter les prélèvements sur son réseau de transport pour couvrir ses besoins en gaz à réinjecter, mais également d'ouvrir certains puits inexploités jusqu'à aujourd'hui, la réglementation interdisant le torchage de leurs gaz associés. Selon le premier responsable de l'activité amont, tout est mis en œuvre par Sonatrach pour améliorer les taux de récupération au maximum, lesquels sont évolutifs même si, aujourd'hui, l'objectif est d'atteindre 30% des volumes existants. Il évoque d'ailleurs l'usage prochain de techniques de récupération tertiaire sur certains puits de Hassi Messaoud. Au-delà de l'amélioration des taux de récupération, la compagnie nationale des hydrocarbures table sur l'intensification des efforts d'exploration. A ce sujet, le PDG de Sonatrach a estimé qu'il serait faux de parler de déclin des réserves dans la mesure où le groupe pétrolier national déploie de gros efforts pour leur maintien. C'est ainsi qu'il explique que 2013 étant une année exceptionnelle, le ratio entre volumes de réserves mises à jour et production dépasse 1. Ce qui veut dire que l'ensemble des hydrocarbures extraits en 2013 sont couverts par les nouvelles réserves. De même qu'il explique que, globalement, si les réserves ont enregistré un recul de 1%, cela reste très marginal. Il faut savoir dans ce sens qu'entre 2010 et 2014, le niveau des réserves récupérables a globalement augmenté de 5%.