Le dernier round des négociations commencera la semaine prochaine à Djanet avec le Mouvement des enfants du Sahara pour la justice. Y participeront quatre négociateurs choisis par Tarmoune et autant représentant le gouvernement. L'objectif affiché et déclaré ouvertement par Sellal est la dissolution du mouvement armé activant dans le Sahara algérien. Pour les enfants du Sahara, il s'agit d'imposer leur plateforme de revendications qui se focalise autour de la justice sociale et politique au sud du pays. Entre-temps, des garanties ont été données quant à la sécurité et à la libre circulation des membres du mouvement, une amnistie générale qui va au-delà de la concorde nationale et redonnera à Tarmoune et ses amis leurs droits civiques, y compris la participation à la vie politique. L'avenir de Tarmoune and co De l'avis d'une source proche du mouvement, «Abdesselam se devait de descendre, sans ça c'était le suicide assuré. Il voulait descendre à moindres frais et négocier une reddition avec les honneurs, c'est tout». Ce que l'opinion publique ne sait pas, en revanche, c'est que Abdesslam Tarmoune n'est pas poursuivi par la justice algérienne, aucun tribunal correctionnel ou criminel n'a jamais prononcé de jugement par contumace depuis 2007, date de la création du mouvement dans les maquis du Tassili n'Ajjer. Avec la reddition, cette semaine, des enfants du Sahara pour la justice, le pouvoir algérien a frappé un grand coup politique. Abdesselam Tarmoune, qui a tourné le dos à un pouvoir après plusieurs rounds de négociations, dont le dernier en date remonte à l'automne 2008, non respecté par le général Aït Ouarabi Abdelkader, alias Hassane, chargé des négociations secrètes est attendu à Ouargla dans les tout prochains jours. C'est le même Tarmoune, membre fondateur du mouvement des enfants du sud pour la justice, MJS. Il a été arrêté et emprisonné pour 8 mois avec plusieurs membres et sympathisants de ce mouvement en 2004. Natif de Djanet, il y reste jusqu'en 2007 avec à son actif plusieurs manifestations de protestation pour la justice sociale avant d'organiser et participer activement à l'attaque de l'aéroport de Djanet où il a menacé de faire exploser un avion militaire à bord duquel se trouvaient le pilote et un agent. Abdesselam Tarmoune avait alors confié aux notables de Djanet une série de revendications que les autorités ont refusé de satisfaire vu le contexte de l'affaire. Après avoir négocié une sortie sécurisée de l'aéroport de Djanet avec ses camarades, ils ont bénéficié des mesures de la charte sur la concorde nationale. Le deal sur la remise du stock d'armes en contrepartie d'une indemnisation pécuniaire étant tombé à l'eau, Tarmoune s'en est allé en Libye tout en gardant un pied-à-terre à Djanet. Il s'est fait oublier pendant deux ans, mais revenait de temps à autre à Ouargla ; filé et surveillé, il a souvent fait l'objet de courtes arrestations et interrogatoires. Il était même présent, le 29 juin 2012, lors de l'attentat kamikaze contre le siège de la gendarmerie nationale de Ouargla et se savait ciblé. C'est alors qu'il a décidé de s'abriter au Tassili n'Ajjer, pays de ses oncles maternels, où il a trouvé tout le soutien moral et logistique qui lui a permis d'opérer deux ans plus tôt la mue de son Mouvement des enfants du sud pour la justice MJS en Mouvement des enfants du Sahara pour la justice. Entre-temps, Lamine Bencheneb, alias Tahar Abou Aïcha, annonce sa dissidence et crée une aile armée au Mouvement des enfants du Sahara pour la justice à laquelle il rajoute le qualificatif d'Islamique pour rallier Aqmi et commencer une carrière terroriste qui s'est terminée en janvier 2013 à Tiguentourine. Les préalables aux négociations Le général Ahmed Kherfi représentant la présidence de la République, Abdelmalek Sellal, le premier ministre, et le général Abdelghani El Hamel, DGSN ont supervisé le dernier round des négociations entreprises depuis mars 2013. Beaucoup d'intermédiaires ont été mobilisés, y compris des anciens du mouvement des enfants du Sud pour la justice, les auteurs de la plateforme de Ouargla en 2004. Deux clauses ont été retenues en dernier, à savoir la satisfaction de quelques revendications de la plate-forme de 2008 en contrepartie d'une reddition partielle qui a commencé samedi dernier.