Le premier secrétaire du Parti socialiste français, François Hollande, arrive ce matin en Algérie pour une visite de deux jours à l'invitation du Front de libération nationale (FLN). Si, officiellement, le patron du PS est l'hôte de Abdelaziz Belkhadem, son homologue du FLN, il n'en demeure pas moins que la visite en Algérie prend une dimension officielle. En effet, le premier secrétaire du Parti socialiste sera reçu, ce matin, au palais d'El Mouradia par le président Bouteflika avant de rejoindre le siège du FLN… Le programme de sa visite en Algérie a d'ailleurs subi un lifting en dernière minute en ce sens que les travaux entre la délégation du PS et celle du FLN, qui devaient débuter ce matin à 10h, ont été reportés à 15h. Motif ? Le président de la République a finalement décidé de recevoir François Hollande en audience ce matin avant qu'il n'entame les discussions avec le FLN. Ce dernier n'a pas manqué d'ailleurs d'envoyer aux médias un nouveau programme de la visite, dont il ne mentionne pas les activités du premier secrétaire du PS depuis son arrivée ce matin à 8h jusqu' à 15h. Des sources informées indiquent que M. Hollande sera également reçu par Abdelaziz Belkhadem sous sa casquette de chef du gouvernement. Ce qui donne au crochet algérien de M. Hollande un caractère hautement politique dans la mesure où il n'occupe pas de poste politique dans son pays mis à part qu'il soit député de son parti. A moins d'une année de l'élection présidentielle en France, M. Hollande dispose là d'une formidable opportunité de soigner l'image de marque de son parti aux yeux des autorités algériennes et par extension de la communauté algérienne en France, dont le poids de l'électorat n'est pas négligeable. Le patron du PS s'offre aussi une belle occasion de prendre une longueur d'avance sur ses concurrents de l'UMP, notamment le candidat déclaré Sarkozy, qui s'est maladroitement mis à dos la communauté française d'origine maghrébine avec son « immigration choisie » qu'il a fait voter récemment à l'assemblée nationale. François Hollande, quant à lui, a su replacer son parti de sorte à capter la sympathie des immigrés, notamment lors de la crise des banlieues quand il avait dénoncé le « Kärcher » de Nicolas Sarkozy. Côté algérien, le Président, en recevant le chef du PS, entend marquer publiquement sa préférence pour la gauche en prévision de la présidentielle pour sanctionner la droite chiraquienne coupable d'un « lèse-révolution » avec la scandaleuse loi du 23 février. Et pour couronner le séjour algérien de François Hollande, un dîner lui sera offert ce soir à 19h à l'hôtel Hilton.