A l'invitation du FLN, le premier secrétaire du parti socialiste français, François Hollande, effectue une visite de deux jours à Alger à compter de ce samedi. François Hollande sera accompagné de Mme Bariza Khiari, sénatrice, Abdelkader Arif, secrétaire national du PS chargé des fédérations et député européen, Stéphane Le Foll, député européen, Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS à l'égalité et au partenariat équitable, Pierre Moscovici, secrétaire national du PS et député européen, Claude Domeizel, sénateur, et Claude Estier, ancien sénateur. La délégation du PS sera reçue par Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et chef du gouvernement, elle rencontrera également des responsables d'autres partis politiques et de la société civile. François Hollande s'affiche comme un fervent artisan de la diversité au sein du PS et un ami de l'Algérie. C'est ainsi que le premier secrétaire du PS, au-delà du devoir de vérité, casse le tabou de la responsabilité de la France en Algérie durant la période coloniale. Il plaide, en outre, clairement pour le réalisme, la vérité et la raison. Il est à souligner que François Hollande a passé un stage d'un an en Algérie quand il était à l'ENA, « un choix personnel », dit-il. François Hollande, homme discret et de peu de charisme, s'affirme comme l'homme fort du PS, surmontant querelles et dissensions, et évolue progressivement jusqu'aux commandes du parti qu'il dirige. Licencié en droit et diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, François Hollande préside la section de Sciences-po de l'Union nationale des étudiants de France. En 1974, il entre à l'Ecole des hautes études commerciales où il préside le comité de soutien à François Mitterrand. En 1980, il sort de l'Ecole nationale d'administration au 11e rang et devient auditeur à la Cour des comptes. Il était entré un an auparavant au Parti socialiste. Il devient, via Jacques Attali, conseiller de François Mitterrand pour les questions économiques. En 1988, après la réélection de François Mitterrand, il est élu député de Tulle (première circonscription de la Corrèze). En novembre 1994, il devient secrétaire national du parti socialiste, chargé des questions économiques. Il se rapproche de Lionel Jospin après le renoncement de Jacques Delors (qu'il soutenait dans son éventuelle candidature). Lionel Jospin fait de lui un des porte-parole de sa campagne présidentielle, puis celui du parti en octobre 1995. Lionel Jospin le choisit pour lui succéder comme premier secrétaire du parti. En 1999, François Hollande est élu député européen et vice-président de l'Internationale socialiste. L'échéance de 2007 Fin 2003, il est un des seuls dirigeants à estimer une large victoire possible aux régionales, et il confie la direction de la campagne à son ami François Rebsamen. En mars 2004, le PS remporte 20 des 22 régions de Métropole et la Guadeloupe, les deux tiers des cantons renouvelables élisent un conseiller de gauche, 51 des 100 départements ont un président de gauche. En juin, le PS obtient presque 29% des suffrages exprimés aux élections européennes, son record pour ce scrutin. A la fin du printemps, François Hollande met au point le calendrier d'élaboration du programme du parti socialiste pour les prochaines élections nationales de 2007. Le texte a été soumis aux membres du PS le 22 juin 2006. En 2004 toujours, il prend position pour le « oui » à la Constitution européenne et s'oppose au numéro deux du parti, Laurent Fabius. Il organise un référendum interne au parti socialiste sur la question. Le 1er décembre, les militants votent « oui » à 59% : François Hollande en sort renforcé et obtient un statut de présidentiable pour l'élection présidentielle de 2007. S'il laisse son poste de numéro deux à Laurent Fabius, il remplace plusieurs des partisans du « non » au secrétariat national par des promoteurs du « oui », dont un certain nombre de ministres de Lionel Jospin : Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang, etc. En revanche, il sort affaibli du référendum du 29 mai 2005 où la majorité des sympathisants socialistes a voté « non » selon les sondages effectués à la sortie des bureaux de vote. Pour mettre fin à un an de vives discussions et de dissensions, François Hollande propose une synthèse aux courants minoritaires. Dans un discours de clôture très offensif, il réaffirme son autorité, se félicite « de l'unité retrouvée » et appelle son parti à se préparer pour 2007. Le 24 novembre 2005, étant le seul candidat, il est réélu premier secrétaire du PS avec 76,96%. La participation a été de 68,95%. François Hollande inscrit la diversité dès le congrès de Dijon en mettant dans la direction du parti des Français issus de l'immigration, notamment maghrébine et plus précisément algérienne, comme Kader Arif et Faouzi Lamdaoui pour ne citer qu'eux. Il confirme son choix aux élections régionales de 2004 avec 32 conseillers régionaux (dont plus de la moitié d'origine algérienne). Aux élections européennes de la même année, il désigne Kader Arif comme tête de liste dans la grande région du sud-ouest (ce dernier est élu avec la meilleure progression de France). Samedi dernier, à la convention nationale du PS, François Hollande a investi 20 candidats pour représenter le PS aux élections législatives de 2007 (dont une douzaine d'origine algérienne) et une dizaine de suppléants, du jamais vu encore dans l'histoire de la 5e République. Parmi ces candidats figure Faouzi Lamdaoui, secrétaire national à l'égalité et au partenariat équitable (auteur de deux rapports commandés par le premier secrétaire : un sur l'immigration partagée et l'autre sur l'égalité réelle dont le nouveau concept est « l'égalité active »), investi dans la circonscription d'Argenteuil, une circonscription symbolique dans le sens où c'est de cette ville de la région parisienne que Nicolas Sarkozy a prononcé le mot « Karchër ».