Environ 70 nouveaux malades sont admis chaque année au service de néphrologie du centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Actuellement, plus de 240 insuffisants rénaux sont sous hémodialyse et 81 autres sous DPCA (dialyse péritonéale). Cette situation crée une importante pression sur le CHU qui n'arrive plus à faire face à la pressante demande en soins de cette catégorie de malades. L'acquisition de 28 nouveaux générateurs, il y a près d'une année, et l'inauguration de deux autres centres d'hémodialyse aux hôpitaux de Azazga et Draâ El Mizan d'une capacité de 12 lits chacun n'ont pas réglé le problème. La cession d'une partie du bloc abritant le service de néphrologie au profit du service d'hémodialyse a engendré d'autres désagréments aux malades et à leurs proches qui se plaignent de la négligence de certains médecins et infirmiers. Faute de places, les malades sont hospitalisés dans d'autres services, à l'exemple de celui d'urologie. Leur prise en charge laisse à désirer, dénonce-t-on. L'ouverture du nouveau bloc de néphrologie d'une capacité de 28 lits se fait toujours attendre, alors que les travaux d'aménagement sont achevés depuis fort longtemps. L'actuel service de néphrologie ne dispose que de 31 lits. « Les insuffisants rénaux sont marginalisés aussi bien par l'Etat que par leur famille qui les ont abandonnés à leur triste sort. Certains d'entre eux viennent à l'hôpital et rentrent chez eux seuls, malgré les dangers qu'ils encourent sur la route », s'indignent les membres de l'association des insuffisants rénaux de la wilaya de Tizi Ouzou qui souhaitent l'ouverture d'autres centres d'hémodialyse dans les hôpitaux de Tigzirt, d'Azzefoun et de Aïn El Hammam. Ces membres affirment aussi que le prix du médicament est très élevé et inaccessible aux malades, dont la plupart sont des pères de famille sans ressources. « L'achat de l'OPE, un médicament qui évite le recours à la transfusion sanguine, à l'origine de l'hépatite B, coûte 7000 DA et est non remboursable. Certaines radios coûtent jusqu'à 25 000 DA », indique le président de cette association qui compte aujourd'hui 320 adhérents. Notre interlocuteur soulève aussi les problèmes rencontrés par les malades pour le remboursement des frais de transport et de restauration dans les centres payeurs de la CNAS. « Pour rembourser leur argent, nos malades traînés, pendant 3 mois et parfois plus, par la CNAS que nous avons interpellée vainement à maintes reprises », se plaint-il en citant l'exemple d'une malade sexagénaire de la localité d'Ath Yenni qui a mis plus de 5 mois pour toucher son dû. Actuellement, l'association des insuffisants rénaux se bat pour l'achat d'une ambulance médicalisée pour le transport des malades qui résident dans les régions éloignées de la ville de Tizi Ouzou. Pour ce faire, une quête est organisée par cette association qui lance un appel à toute âme charitable pour l'aider à s'équiper en cette ambulance. « Cela soulagera les nombreux malades qui subissent trois séances de dialyse par semaine, d'une durée de quatre heures chacune », dit-on. Evoquant la prise en charge psychologique des malades, l'association des dialysés souhaite que « les psychologues de la wilaya de Tizi Ouzou viennent à titre de volontariat aider les patients qui n'acceptent pas leur maladie et qui refuse de vivre avec ».