Le FLN reste enfoncé dans sa crise interne. La réunion du comité central (CC) du parti, tenue mardi dernier à Alger et marquée par des scènes de violence, n'a fait qu'accentuer le malaise au sein de cette formation politique considérée comme un appareil du pouvoir. Cette réunion aggrave le fossé entre les deux parties en conflit et relance la guéguerre pour le contrôle de l'ex-parti unique. Alors que la direction actuelle, conduite par Amar Saadani, lance officiellement la campagne d'exclusion des adversaires, les redresseurs, menés par Abderrahmane Belayat, tentent de reprendre la main pour imposer leur «favori», Abdelaziz Belkhadem. Empêchés par la force de participer à la dernière réunion, les partisans de Belayat relancent, depuis hier, leur campagne de collecte de signatures des membres du CC pour destituer Amar Saadani. «Nous sommes en train de mettre en place un certain nombre de dispositifs. Nous voulons d'abord compléter la liste de signatures pour la présentation de la candidature de Abdelaziz Belkhadem. Nous allons reprendre contact avec tous les membres du CC, y compris ceux qui ont pris part à la dernière réunion», explique Kassa Aïssi, membre du mouvement de redressement. Selon lui, une campagne d'explication auprès des militants des membres du CC sera également lancée. Pour les redresseurs, la dernière réunion était «un non-événement». «Outre le fait que les membres du CC ont été empêchés arbitrairement de participer à la rencontre, aucune décision n'a été entérinée. La réunion a été pliée en deux heures. Les propositions du parti pour la révision de la Constitution n'ont pas été adoptées par le CC. La commission de discipline installée par Saadani n'a également présenté aucun rapport», soutient-il. «Où sont passées les assurances de la Présidence ?» Dans un long communiqué rendu public vendredi dernier, le mouvement de redressement revient sur ce qu'il qualifie de «graves dépassements». «La réunion a été convoquée après concertation avec les plus hautes instances du parti pour permettre de transcender la question de la légitimation du poste de secrétaire général, soumis à une très forte contestation par des membres du comité central depuis la rencontre controversée du 29 août 2014. Pour ce faire, conformément aux textes régissant le fonctionnement du parti, il a été procédé à la signature d'une motion soutenue par plus de 126 membres, selon l'évaluation enregistrée en présence de l'huissier de justice, le 24 juin 2014 à 8h30, avant de constater l'impossibilité de la présenter aux travaux par les membres du comité central initiateurs et soutenant la proposition d'inscription d'un point supplémentaire à l'ordre du jour de la session, relatif aux questions organiques, selon les textes et usages en cours au FLN dans le cadre de l'exercice de la démocratie et de la pleine compétence souveraine du comité central réuni en session régulière», explique-t-on dans le même communiqué. «Avant la réunion, nous avons saisi la présidence de la République. Il nous a été demandé de participer à cette réunion du CC et de procéder à l'élection, à bulletins secrets, d'un nouveau secrétaire général. Mais nous avons été empêchés d'accéder à la salle par des videurs professionnels engagés à cet effet», dénonce encore Kassa Aïssi. Pour lui, l'équipe qui a accaparé le sigle du parti ne reculera devant rien, «d'où l'importance de la mobilisation des militants du FLN». «Ils ont déjà entamé les représailles contre leurs opposants. Quatre mouhafedhs, dont ceux d'El Harrach, Béjaïa et Relizane, ont été relevés de leurs fonctions pour avoir signé avec nous pour l'élection d'un nouveau SG», dit-il.