C'est toujours la bouteille à l'encre Seule une décision du président de la République serait à même de recoller les morceaux au parti majoritaire... La crise du FLN se complique davantage et n'est pas près de connaître son épilogue. A moins qu'une décision des hautes autorités de l'Etat ne vienne remettre le parti sur les rails. En attendant, chaque «clan» essaie de tirer la couverture à lui. Le parti majoritaire au Parlement et première force politique du pays ne montre aucun signe de fin du statu quo qui le frappe depuis près de huit mois. Encore une fois, la date de la tenue de la session extraordinaire du comité central n'est pas fixée lors de la réunion du bureau politique d'avant-hier. Cette question a été renvoyée aux calendes grecques. Selon Kassa Aïssi, l'ordre du jour s'est focalisé sur la prochaine rentrée parlementaire. Cette question ne figurera pas, non plus, à l'ordre du jour de la réunion du 17 du mois en cours, qui sera consacrée aux préparatifs de la session d'automne du Parlement, est-il relevé dans le communiqué du BP. La date de l'organisation de la session extraordinaire du comité central sera définie probablement lors d'une réunion qui se tiendra après le mois de septembre, selon le même document. Toutefois, il s'avère que la liste des représentants au sein des organes de l'APN établie par Abderrahmane Belayat sera discutée lors de ladite réunion. Il sera même question de remettre en cause le mode de désignation et reprendre l'option des élections. Si la liste de Belayat n'est pas avalisée, un vote sera organisé pour élire la liste des représentants après la mise sur pied d'une commission de candidature, lors de la réunion du groupe parlementaire prévue le 17 août, explique M.Aïssi. Toutefois «si les députés l'approuvent, la question sera close définitivement». Contacté hier, le coordinateur provisoire, M.Belayat affirme que «le bureau politique s'est réuni sous sa houlette, car les membres du BP ne peuvent pas se réunir sans lui». Quant à l'appel à la réunion d'avant-hier, il indique qu'elle est certes proposée par Aïssa Kassa, «mais la décision et le dernier mot lui reviennent». Belayat qui avait pourtant annoncé qu'il n'assisterait pas à cette réunion, a fini par y participer et même présider les travaux. Aussi, lors de cette réunion, les membres du BP ont pris connaissance d'une pétition signée par plusieurs députés de l'ouest du pays qui dénoncent la désignation par Belayat du député et mouhafedh Lebied Mohamed de Sidi Bel Abbès à la tête du groupe parlementaire du FLN au niveau de l'APN. Pour ce qui est des pétitions, Belayat en cite plusieurs. Il y a d'abord celle jointe par M.Allioui, membre du bureau politique à sa demande d'organisation de la session extraordinaire faite au département de l'intérieur et des collectivités locales. La requête a été rejetée, car des noms de personnes décédées figurent sur cette liste. Ce groupe qui s'estime important en termes de nombre (plus de 200), comporte des membres du comité central voulant introniser l'ex-président de l' APN, M. Saâdani. On cite également une autre pétition confectionnée par les partisans de l'ex-secrétaire général déchu, Abdelaziz Belkhadem. Ce groupe se targue de regrouper plus de 140 membres du comité central. On parle également du groupe de l'ancien secrétaire général, Ali Benflis. Dans un communiqué ayant sanctionné une réunion tenue avant-hier à Ben Aknoun, le groupe du mouvement de redressement, déplore la situation inextricable dans laquelle s'est embourbé le parti. Le FLN vit au rythme des scissions et de la désagrégation....et se divise en plusieurs ailes. Clan de Belkhadem, clan de Belayat, celui de certains candidats, le groupe des ministres membres du bureau politique et le clan des membres du comité central derrière la destitution de Belkhadem. Environ 55 membres du CC, dont Abdelkrim Abada, Mohamed Boukhalfa, Goudjil, Kara et Khaldi, ont participé à cette réunion tandis qu'une trentaine d'autres s'est excusée de ne pouvoir s'y rendre en ce mois de Ramadhan. Ceci dit, les redresseurs mettent en garde contre le retour de l'ex-secrétaire général déchu aux commandes du FLN. Cette éventualité fera voler en éclats le comité central. Pis encore, elle provoquera de graves dérives dont les conséquences seront incommensurables comme la déstabilisation des institutions de la République, de l'équilibre social et de l'Etat. Ainsi, les redresseurs se limitent à déclarer uniquement intolérable et inacceptable le retour de Belkhadem puisque, selon eux, les autres clans actifs et conjoncturels ne constituent pas vraiment un danger pour le parti. «Nous ne voulons pas remplacer Belkhadem par un autre Bellkhadem, mais seulement élire en toute transparence un secrétaire général qui réunit les critères de militantisme requis et qui lui permettront de gagner la confiance de tous les membres du CC.»