La Maison du peuple, à Alger, abrite depuis le début du mois sacré un marché de solidarité. Une foule compacte s'est également formée devant les étals de pâtes alimentaires et de concentré de tomates. Des entreprises publiques et privées y proposent des produits de large consommation à des prix défiant toute concurrence. Durant les deux premiers jours de Ramadhan, les chapiteaux abritant ces étals ont enregistré une affluence record. Devant un étal d'huile de table, des ménagères attendent d'être servies. Une foule compacte s'est également formée devant les étals de pâtes alimentaires et de concentré de tomates. Si les pâtes sont cédées à quelques dinars seulement du prix de vente libre, le concentré de tomates est au rabais : 100 DA pour la boîte d'un kilo, contre 140 ou 150 DA ailleurs. «Nous proposons ici des prix pratiqués à la sortie d'usine. Il n'y aucun bénéfice», explique le représentant de cet opérateur, qui indique que c'est une démarche purement humanitaire. Quoique ce n'est pas pour nuire à l'image de l'entreprise, qui va certainement réaliser un coup de marketing. Les boissons sous formes et emballages différents attirent également. Les prix sont attractifs. Une boîte de jus d'un litre en tetrapak est cédée à 60 DA au lieu de 90 DA, son prix habituel. Des remises sont également faites pour les achats en pack de 12 boîtes. Un opérateur propose des packs de 12 bouteilles de jus de 33 cl à 240 DA, alors que le prix habituel est de 420 DA. Les étals de la société de gestion des participations (Proda) proposent de la viande rouge congelée à 550 DA le kilo au lieu de 700 DA ailleurs. L'étal de viande blanche est particulièrement pris d'assaut. Le poulet à 250 DA/kg portant le label né et élevé en Algérie, y est pour quelque chose. «Je suis rassurée quant à la qualité de la viande. Je ne fais pas confiance aux produits importés», explique un père de famille, satisfait d'avoir payé sa marchandise bien moins cher qu'ailleurs où elle atteint les 320 DA/kg. Ces étals, qui proposent toutes sortes de produits alimentaires, suscitent l'intérêt des consommateurs qui y voient une aubaine de faire des provisions en réalisant quelques économies. «Nous aurions souhaité que ces initiatives durent plus d'un mois», soutient une mère de famille. D'autres «curieux» sont indignés. «Pourquoi les pouvoirs publics ne prennent pas ce genre d'initiatives tout le long de l'année ? Les locaux des anciennes galeries (Souk El Fellah) peuvent bien abriter un tel marché ! Les couches défavorisées ont besoin de solidarité toute l'année, pas seulement durant le mois de Ramadhan. Les pauvres existent dans toutes les wilayas et pas uniquement à Alger», soulignent-t-il. A souligner que ce marché de solidarité se déroule en même temps que l'opération de vente de légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots blancs) initiée par le ministère de l'Agriculture, par le biais de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Cette vente à des prix subventionnés existe depuis décembre 2013. Les produits cédés par l'OAIC sont disponibles au niveau des 41 Coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) et dans les 150 points de vente que compte leur réseau de commercialisation à travers le territoire national, explique-t-on au ministère de l'Agriculture, qui affirme que c'est une opération «qui s'inscrit dans la durée».