La finale de la Coupe du monde 2006 aura un goût de revanche pour la Squadra azzurra qui n'a plus battu la sélection française, dans un match de compétition officielle, depuis 1978. En attendant, la « Zizoumania » fait ravage dans la péninsule. Les italiens auraient préféré avoir affaire à l'équipe portugaise pour leur traditionnelle présence en finale du Mondial, qui tombe ponctuellement chaque douze ans. Car les rencontres précédentes entre les azzurri et leurs cousins de l'autre coté des Alpes se sont toujours conclues par la victoire de ces derniers au grand dam des tifosis qui n'hésitent pas à parler de « complexe français ». De plus cette fois, les compagnons de Gattuso et de Zambrotta devront affronter un adversaire de taille mais très respecté. Dans son édition de vendredi, le grand quotidien italien le Corriere Della Sera a consacré deux pages à Zinedine Zidane, ne tarissant pas d'éloges sur le footballeur mais surtout l'homme. Le journal milanais est revenu sur le passage de Zidane au club de la Juventus et raconte comment Zizou, à chacun de ses retours de voyage, passait par tous les bureaux, tous les vestiaires, même ceux des cadets, pour dire bonjour et demander les nouvelles des uns et des autres. Ses copains de la Juve, qui préféraient accéder par une entrée privée aux vestiaires pour éviter l'assaut des supporters, avaient fini par baptiser le long couloir du siège turinois de la société des Bianconeri, « le couloir de Zidane ». Le Corriere qui peint un portrait très flatteur de Zizou n'est pas tendre, par contre, avec son épouse, qui n'a jamais trouvé grâce aux yeux des journalistes italiens, et révèle que Zizou était entré dans une véritable crise lorsque Véronique s'était mise à se lamenter de l'appartement, en plein cœur de Turin, où la famille Zidane habitait et qui ne lui plaisait pas car « il fait trop gris au centre-ville ». Le Corriere poursuit narquois : « on leur a alors trouvé une maison sur la colline et Zizou est redevenu comme neuf. » La presse italienne dans les kiosques samedi, a consacré de grands espaces au match décisif, saluant le génie du joueur d'origine algérienne. Les années passées à la Juventus, sous la direction du même entraîneur, ironie du sort, qui encadre la squadra azzurra, Marcello Lippi. Le Corriere Della Sera explique que les deux hommes se ressemblent assez, « sérieux, un peu timides et pas expansifs du tout ». Les anciens coéquipiers de Zizou se sont tous dit très excités à l'idée de rencontrer le meneur des bleus, mais tous ont eu pour lui des mots aimables. Alessandro Del Piero, qui a marqué le second but du match déterminant Italie-Allemagne, a affirmé considérer encore Zizou comme un ami, confiant aux journalistes, lors d'une conférence de presse : « Si Zidane ne m'offre pas son maillot à la fin du match, eh bien je le lui demanderai moi-même. » Le quotidien sportif, La Gazzetta Dello Sport a publié un grand dossier sur le choix du cœur des passionnés de football dans les cinq continents, lors de ce Mondial, concluant « le monde supporte l'Italie ». La Gazzetta s'est intéressée également aux supporters algériens et a écrit que ceux qui encouragent la squadra azzurra vivront un petit dilemme, car un but de Zidane signifie toujours une grande joie pour eux .