Même si les ports algériens ne seront pas privatisés, leur gestion sera concédée aux partenaires privés. C'est ce qu'a indiqué le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, en marge de la 32e session du conseil de l'Union des ports arabes (UPA) tenue hier à Alger. « Il n'y aura pas de privatisation de nos ports, ils resteront propriété de l'Etat et seule leur gestion sera ouverte au partenariat privé », a affirmé M. Maghlaoui. Le ministre a également exclu l'ouverture du capital des entreprises portuaires, mais a insisté sur la nécessité d'aller vers une « séparation des missions de gestion et des missions commerciales dans les ports, afin de libérer les initiatives privées et rétablir l'Etat dans son rôle d'autorité publique veillant à l'intérêt général ». Il faut rappeler à ce propos que la question de la privatisation des ports algériens avait défrayé la chronique après la signature, en janvier dernier, d'une convention de concession pour l'exploitation et la gestion des trois ports pétroliers d'Arzew, de Skikda et de Béjaïa au profit de la Société de gestion et d'exploitation des terminaux marins à hydrocarbures (STH), une société publique filiale de Sonatrach. La coordination nationale des ports, qui regroupe les sections syndicales des dix ports du pays, est montée au créneau pour dénoncer ce qu'elle appelle « un projet de privatisation pur et simple des entreprises portuaires ». Le syndicat des dockers a engagé alors un bras de fer avec la tutelle, en menaçant à maintes reprises de recourir à la grève. Un décret exécutif, adopté en mars dernier, est venu ensuite éclairer les intentions des pouvoirs publics qui ont tenu à préciser qu'il ne s'agit nullement de privatisation mais d'une réforme qui permettra d'améliorer les performances des ports algériens. Les activités de remorquage, de manutention et d'acconnage seront ainsi ouvertes au partenariat et « l'exercice de ces opérations demeurera assujetti à une autorisation matérialisée par une convention de concessions entre l'autorité portuaire et les opérateurs retenus ». Le décret exécutif en question précise également que le ministère des Transports est chargé d'élaborer les cahiers des charges et de « réguler ces activités dans un souci de sécurité, de sûreté et de meilleure exploitation », des ports. Depuis, plusieurs rencontres de concertation entre le syndicat et la tutelle ont été tenues pour arriver enfin à un accord portant sur le gel de toute action de protest tion et la poursuite du dialogue. Les deux parties se sont entendues sur le principe d'une « mise en œuvre concertée de tout nouveau dispositif ». Le ministère des Transports a fermement défendu la nécessité d'« une meilleure gestion commerciale des ports à travers notamment un partenariat efficace » et l'application des standards internationaux en la matière. Il a cependant rassuré ses partenaires sociaux que l'option du gouvernement tiendra compte de la préservation de l'emploi et de « l'amélioration des performances ».