Les infrastructures portuaires resteront propriété de l'Etat. Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, a rassuré hier que les ports ne seront pas privatisés. Intervenant en marge de la 32e session du conseil de l'Union des ports arabes, organisée hier à Alger, il précisera que les infrastructures portuaires resteront propriété de l'Etat. Par contre, il sera question, selon le représentant du gouvernement, d'ouvrir la gestion des ports au partenariat. «Il n'y aura pas de privatisation de nos ports, qui resteront propriété de l'Etat et seule leur gestion sera ouverte au partenariat privé national et international», a déclaré le ministre à la presse, en marge d'une réunion sur les ports dans les pays arabes. Et de marteler devant l'insistance des gens de la presse: «Il n'y aura pas d'ouverture du capital des entreprises portuaires». Clair, net et précis. Notons que le projet de privatisation des ports a suscité une vive tension entre le syndicat des dockers et le ministère de tutelle, celui des Transports en l'occurrence, notamment après les déclarations faites par un cadre de ce même ministère annonçant le lancement, pour fin avril dernier, d'un appel d'offres international portant sur l'ouverture de la gestion du port d'Alger au partenariat étranger. En outre, la promulgation d'un décret exécutif visant à céder certaines activités du port au profit d'autres opérateurs a provoqué une vague de colère et de mécontentement chez plus de 14.000 travailleurs des différents ports commerciaux d'Algérie. Une grève a été observée dans ce sens le 21 mai dernier, lancée par la Coordination nationale des syndicats des ports d'Algérie (Cnspa) pour protester contre la privatisation des activités commerciales des 10 ports nationaux. Sur un autre plan, l'objectif de la rencontre d'hier consiste en l'harmonisation des règlements portuaires dans les pays membres, la sécurité des navires et la dynamisation des échanges maritimes de la région. Durant deux jours, les responsables des autorités portuaires et maritimes des 18 Etats de l'UPA tenteront une ébauche d'harmonisation des lois appliquées au niveau des différents ports arabes dans le but de développer des échanges maritimes jugés «trop faibles» par rapport aux potentialités existantes. Sur ce point, M.Maghlaoui se désole que les échanges interarabes par voie maritime ne représentent que 8% du volume global des échanges commerciaux internationaux. Le coût du transport des marchandises représente, a-t-il ajouté, 10% des échanges commerciaux entre pays en développement alors qu'il ne dépasse pas les 4% pour les pays développés. Il a appelé, à cette occasion, les pays arabes à oeuvrer davantage et à coopérer dans le domaine de l'activité portuaire, afin de s'adapter efficacement aux profondes et complexes mutations économiques en vigueur tant à l'échelle régionale qu'internationale. Pour sa part, le représentant de la Ligue arabe, M.Rachid Allioui, explique le déficit des échanges maritimes entre les pays arabes par «la faiblesse des flottes maritimes et des réseaux routiers ainsi que l'absence de connexion routes-ports». A Alger, les autorités portuaires arabes doivent notamment examiner le rapport d'évaluation de l'état d'application des recommandations de la dernière réunion du conseil tenue à Damas. Il est question également d'étudier les moyens de mettre en oeuvre les recommandations d'une étude portant sur la valorisation des ressources humaines dans les ports arabes notamment, par le recensement des besoins déjà formulés par chacune des administrations portuaires. En marge de cette session, il est prévu la mise en place d'une commission regroupant l'ensemble des responsables des instituts et centres de formation dans les domaines portuaire et maritime.