La Belgique et l'Argentine, qui s'affrontent aujourd'hui (17h) à Brasilia pour une place en demi-finales de la Coupe du monde, en sont à une victoire partout après leurs affrontements aux Mondiaux de 1982 en Espagne et 1986 au Mexique. En match d'ouverture du Mondial espagnol, les Belges avaient créé la sensation en prenant la mesure des champions du monde sortants: 1-0. Sur un centre de Franky Vercauteren, Erwin Vandenbergh avait inscrit l'unique but de la rencontre dans un Camp Nou quelque peu surpris. Ce soir-là, les hommes de Guy Thys avaient réussi à museler le jeune Diego Maradona. Pas comme quatre ans plus tard : Maradona est au sommet de son art et cette fois les Diables rouges ne pourront rien contre le «Pibe de Oro», qui qualifiera l'Argentine presque à lui seul. En offrant le premier but à Jorge Burruchaga tout d'abord, puis en signant le 2-0 au terme de l'une des plus belles actions de ce tournoi. Seul face à une défense repliée, il avait effacé tour à tour Stéphane Demol, Patrick Vervoort et Eric Gerets avant de fixer le gardien Jean-Marie Pfaff. Le tout devant le défenseur Georges Grun, impuissant, à quelques mètres. «Maradona parvient à s'infiltrer entre trois joueurs avant de tromper Pfaff. On donne un peu l'impression de le regarder jouer, mais il entre dans le rectangle, et le toucher revient à commettre un penalty», se souvient celui qui est aujourd'hui consultant pour RTL Belgique. «En 1986, Maradona était simplement inarrêtable. Pas seulement lors de ce match (contre la Belgique), mais durant tout le tournoi», rappelle Grun. «Comme Maradona à l'époque, Messi est aujourd'hui celui qu'il faudra museler. Avec leurs petits pas, ce sont des joueurs qui gardent toujours le contact avec le ballon. Il est donc difficile de le leur prendre sans faire de faute», poursuit-il. 2014 ressemble à 1986 Le quart de finale d'aujourd'hui à Brasilia ne manque pas de similitudes avec la demi-finale de 1986, qui avait propulsé l'Argentine vers le sacre: un génie, Maradona, aujourd'hui remplacé par Messi, et en face la meilleure équipe de Belgique de l'histoire, que rêve de remplacer la génération Hazard. Jean-Marie Pfaff, Eric Gerets, Michel Renquin, Georges Grun, Franky Vercauteren, Enzo Scifo, Jan Ceulemans... Cette Belgique était solide. Plusieurs de ses joueurs avaient atteint la finale de l'Euro-80, six ans plus tôt. Vingt-huit ans après 1986, la Belgique possède à nouveau un grand gardien (Thibaut Courtois), d'excellents défenseurs (Kompany, Van Buyten, Vertonghen) et un potentiel offensif peut-être supérieur avec les Hazard, Mertens, De Bruyne et autres Origi ou Lukaku. «Mon équipe est-elle la meilleure formation belge de l'histoire? C'est justement l'histoire qui le dira, déclarait le sélectionneur, Marc Wilmots, il y a quelques jours. Cette génération ne pourra être qualifiée de dorée que si elle réussit de grands résultats». Réponse définitive aujourd'hui à Brasilia ?